énormes pylônes existent encore bien que dans un grand
état de dégradation. La cour qui les^séparait de la première
salle, est jonchée des débris d e là célèbre statue colossale
du gratid Roi. Son piédestal seul est resté en place. Cette
statue, taillée dans un bloc de beau granit de Syène,
devait avoir, bien qu’assise, au moins trente-cinq pieds
de hauteur. On a calculé que son poids est d’un million
de kilogrammes, c’est-à-dire quatre fois et demi celui de
l’obélisque de Louksor qui est à Paris. Un-pied tout à
fait détaché et presque entier, ayant attiré mon attention,
je voulus le soulever, mais je parvins à peine à l’é-
branler.
C’est dans la première grande salle que le déjeuner
était servi. Une grosse pierre, couverte d’inscriptions ,
servait de table. Cette salle est presque entièrement détruite
; la toiture est enlevée ; tous les piliers sont renversés
et brisés, à l’exception de ceux auxquels sont
adossées des cariatides, et qui sont placés devant les
murs d’entrée et du fond.
Après avoir traversé un vestibule, on entre dans une
seconde salle_ où plusieurs rangées de colonnes et une
partie du plafond existent encore, mais les murs latéraux
sont renversés. Nous y trouvâmes une disposition
que nous avons rencontrée dans la salle à colonnes du
grand temple de Kamak r au centre, le plafond est plus
élevé que sur les côtés. Sur les parties conservées du
plafond, on voit qu’elles étaient peintes en bleu et semées
d’étoiles d’or. Nous avons souvent trouvé cette ornementation
sur les plafonds des temples.
Plusieurs chambres font suite à cette salle. Une, supportée
par huit colonnes, est presque entière ; son plafond
est décoré d’un tableau astronomique intéressant au plus
haut degré, car il indique quel était l’état du ciel lorsqu’il
a été fait, ce qui permet d’en préciser l’année. Cette
chambre est suivie d’une autre dont il ne reste plus que
quatre colonnes mutilées.
La planche 11 donne une vue aussi complète que possible
de ce vaste monument.
Le palais de Sésostris était entouré d’une construction
en briques telle que nous n’en avons \u nulle part ailleurs.
Une partie existe encore vers le côté Nord. C’est
une double rangée de voûtes placées les unes contre les
autres et surmontées d’une plate-forme. Il parait que sur
cette plate-forme, se tenaient les soldats chargés de garder
le palais pendant que le souverain y séjournait, {ci,
encore, nous trouvons la voûte.
Quittant le Ramesseïon , nous nous dirigeâmes vers les
palais et temples de Médinet-Abou. Nous passâmes devant
deux colosses représentant Aménophis III. Ils ont environ
trente-cinq pieds de hauteur. A côté, sont les ruines d’un
palais ayant appartenu à ce Roi.
A très-peu de distance, sur le versant Nord de la colline
de Kournah-Murrayi, est le Deïr el-Médinèli. C’est,
un petit temple qui a été converti en monastère par des