Kerdasèh, sur la même rive , à quatre lieues de Débôd,
est un petit vil] âge près duquel sont les ruines d’un temple
dont six colonnes seulement restent debout. Outre ces
ruines, il y en a d’autres qui paraissent être les restes
de fortifications élevées en. cet endroit. Elles consistent
en murs qui ont environ six pieds d’épaisseur. Tous ces
débris, une quantité de décombres qui recouvrent un
espace de plus d’une lieue d’étendue, indiquent assurément
remplacement d’une ancienne ville dont le nom
nous est inconnu. Près de ces ruines, sont des carrières
d’un très-beau grès d’où on a probablement tiré les pierres
qui servirent à élever les temples de Philæ, Débôt, etc.
Toujours sur la même rive, et à une très-courte distance
de Kerdasèh, est Wadi-Tâfah, village de deux cent
soixante habitants , bâti sur l’emplacement de l’ancienne
Taphis. Dans la plaine cultivée qui entoure ce village et
qui peut avoir une demi-lieue dans sa plus grande étendue
, sont des ruines parmi lesquelles on distingue celles
de deux petits temples. Quelques beaux bouquets de
palmiers donnent à cet endroit , une animation qui contraste
avec l’aspect désolé de tous .les environs. Sur la
rive opposée, des ruines occupent l’emplacement d’une
ancienne ville nommée Contrà-Taphis.
Après avoir dépassé Wadi-Tâfah , on arrive à une
petite île nommée Darmout. Le granit se montre de nouveau
, mai,s disparaît bientôt. En cet endroit, les rochers
qui bordent les côtés du N il, se resserrent au point de
ne laisser aucun passage le long de .ses rives. Le lit du
fleuve est hérissé de blocs qui forment des rapides auxquels
les Nubiens ont donné le nom d'e cataraotes, et
qu’on ne peut franchir sans prendre certaines précautions.
Les hommes que nous vîmes, ont une physionomie assez
intelligente ; leur ,teint se rapproche de celui du nègre ,
bien qu’ils n’en aient pas les autres caractères.
Kalabchèh est situé sur la même rive et à une. petite
distance de Wadi-Tâfah. Ce village, composé d’une quarantaine
de huttes, est le plus considérable depuis As-
souan jusqu’à Derr. La contrée qui l’entoure, est couverte
de décombres de toute espèce. Il paraît que ce sont les
ruines de l’antique Talmis. Quelques masses de granit
surgissent encore parmi les rochers de grès qui longent
les deux côtés du fleuve. La végétation est belle et vigoureuse;
des dattiers, des doumiers s’élèvent derrière
la rive couverte de verdure et de quelques fleurs.
Sur l’espace qui s’étend de la rive au pied de la montagne,
à cent quatre-vingts pieds au-dessus du niveau du
Nil, sont les ruines d’un grand temple.
Un escalier partant d’un quai dont les restes se voient
encore, conduit à une allée pavée qui devait être bordée
de sphynx, car on en trouve des débris sur les côtés. Le
pylône formé de deux masses pyramidales, s’élève des
deux côtés de l’entrée du dromos qui avait une belle colonnade
; mais une seule colonne reste debout, toutes