dédiée à saint Georges renfermant 'une chapelle souterraine
qui fut la demeure de la sainte Vierge, de saint
Joseph et de 1 Enfant Jésus, lors de leur séjour en
Egypte. Cette tradition n’est pas seulement acceptée par
les Coptes; l’évêque latin du Caire à qui nous en avons
parlé, nous a dit qu’il la considérait comme très-respectable.
Dans ce quartier Copte, il y a un couvent grec.
Amrou le fondateur du Vieux-Caire, y fit construire
une mosquée qui porte son nom, et est la plus ancienne
de toute l’Égypte. Elle consiste simplement, comme
les premières mosquées, en une cour carrée environnée
d’une galerie à arcades soutenues par des colonnes. Deux
minarets s’élèvent au-dessus de deux des portes d’entrée.
Au milieu de la Cour, est la fontaine des ablutions près
de laquelle il y a un grand palmier. Le tombeau d’Am-
rou est dans un des coins de la cour. C’est en une
grande pierre rectangulaire, aux angles de laquelle, quatre
colonnes supportent une seconde pierre en forme d’un
toit à deux pentes.
Près du membèr, est une colonne marquée d’une veine
blanchâtre qui serait l’empreinte de la kourbach du khalife
Omar. On rapporte que ce conquérant, irrité contre un
mendiant qui lui reprochait divers actes de cruauté, le
frappa de sa kourbach, et qu’aussitôt ce mendiant fut
changé en une colonne, celle que nous voyons aujourd’hui.
Le Vieux-Caire a un port très-animé, non loin du
palais de feu Soliman-Pacha, beau-père de Mourad-Bey.
A deux heures 'de 'l’après-midi, nous avons accompagné
Son Altesse Royale qui rendait à Son Altesse Ïsmaïl-Pacha,
la visite qu’élle en avait reçue. Ce'princé habitait un palais
situé sur la rive gauche du Nil,"vis-à-vis cte Boulât. Il
nous attendait au débarcadère et nous introduisit dans un
élégant pavillon élevé au milieu d’un grand jardin, le
mieux entretenu de tous ceux que nous avons vus dans
les environs du Caire’; Outre ’ une! belle 'collection de
plantes, arbustes et arbres, nous avons adniiré plusieurs
beaux bassins ornés de statues, groupes, et d’où, s’élân-
çaient de magnifiques jets d’eau. Oh nous offrit le café
et le tchibouck, et nous nous promenâmes ensuite un
instant dans le j ardin.
Après que; Son Altesse Royale fut rentrée a l’hôtel,
M. Eïd nous présenta à plusieurs fâmillës syriennes qui
nous accueillirent avec la plus franche cordialité. Les
daines étaient jolies et vêtues d’ün coquet costumé national.
Lorsqu’elles entrèrent dans le salon où on mous avait
introduits, elles vinrent à nous, et après un gracieux et
expressif salut à la manière orientale elles nous présentèrent
la main. Nous ne pûmes nous' dispenser d’accepter
lè café et le tchibouck. Une de ces dames parlait un peu
le français.; elle s’est beaucoup informée de nos1 usages,
des toilettes ■ des' 'Européennes, nous demandant si‘nous
les préférions aux leurs.
Enfin, nous nous fendîmes chez notre -complaisant
vice-consul. Nous fûmes reçus avec affahilité par Madame