sont magnifiques, ont des fontaines et des bassins en
marbre. La salle pour le bain turc estsurtout remarquable.
Les élèves sont logés, nourris et instruits aux frais
de l’État. La plupart reçoivent une solde. Tous les jeudis,
ils doivent subir un examen sur les matières enseignées
pendant la semaine. Ceux qui ne satisfont pa s, sont
privés de la sortie du vendredi, qui est le dimanche des
Mahométans.
J ’ai assisté à une leçon donnée, dans son laboratoire,
par M. le professeur Gautinel. Elle avait pour objet
l’étain, dont les diverses propriétés ont été démontrées,
au moyen de réactifs. M. Gautinel serait un brillant
professeur dans n’importe quelle université de l’Europe.
Comme on a pu le voir, la plupart des professeurs de
cette école sont des médecins arabes. Ce choix, du reste
excellent (<), découle de la nécessité de donner les cours
en langue arabe, la seule que connaissent les élèves.
(OM. le docteur Hassan-Haehin, né au Caire, a fait toutes ses études
médicales à Paris. Il m’a remis un exemplaire de la thèse pour le doctorat
en médecine qu’il a présentée et soutenue devant la faculté de médecine
de Paris, le 3 janvier 1862. Voici ses titres : docteur en médecine,
officier de santé de la faculté de médecine de Paris, pharmacien de première
classe de l’école supérieure de pharmacie de Paris, lauréat de la
dite école (2° prix, médaille d’argent, 1849), ex-interne en pharmacie et
lauréat des hôpitaux de Paris (mention, 1856; médaille de satisfaction,
1836).
Voici quelle était ta matière de sa thèse :
Observations pratiques sur les principaux obstacles et accidents que le
médecin doit éviter et combattre pour sauver la vie de la mère et de I’en-
im te tp o u r conserver leur vie pendant et après l'accouchement.
L’école de médecine du Caire réunit donc, comme on
a pu le voir, de nombreux éléments de réussite et de
succès. Malheureusement, la plupart des élèves y arrivent
dépourvus des principes même les plus élémentaires.
Il s’en trouve qui doivent commencer par apprendre
à lire et à écrire. On ne ne s’étonnera donc pas
si leurs progrès sont peu rapides, et si beaucoup ne
parviennent que difficilement à acquérir des connaissances
étendues.
Après que nous eûmes tout vu, tout examiné, j ’acceptai
le café et le cigare, et je pris congé de ces savants
et obligeants collègues, dont je conserverai toujours un
agréable souvenir.
Dans l’après-midi, Son Altesse Royale alla visiter le
palais d’Abbasièh, élevé par Abbas-Pacha, il y a dix
années. C’est le plus vaste de tous ceux qui existent
en Égvpte. Mais depuis la mort de son fondateur, il est
abandonné. J ’ôse même assurer qu’avant peu il n’en
restera que des ruines, à moins qu’on ne veuille y faire
de grandes réparations. En Egypte, il ne faut que peu de
temps pour élever un vaste palais, mais aussi on n a en
vue que le présent. Abbasièh construit à la h â te , à la
légère, avec des matériaux de mauvaise qualité, porte déjà
des marques de destruction. Dans les plus belles salles,
à côté de riches tentures, on voit des planches à peine
polies, mal jointes, et fixées au moyen de clous rouillés.
On n’a observé aucun ordre, aucune symétrie, dans