genre de construction n’était pas seulement propre aux
Egyptiens ; nous le retrouvons dans quelques temples
romains. On sait que le Panthéon, à Rome, n’est éclairé
que par une large ouverture circulaire pratiquée dans le
milieu de la voûte.
Tout le -temple est construit en grès provenant des
carrières voisines.
Les trente-deux colonnes du dromos et les trente des
deux premières salles, nous montrent les deux chapiteaux
nationaux, le dactyliforme et le lotiforme. Le premier
représente la tige du palmier dont les feuilles forment en
retombant, une gracieuse corbeille. Le second a la forme
du fruit du lotus (nymphæa cærulea) qui ressemble à une
cloche renversée.
Après avoir parcouru et examiné attentivement toutes
les parties de ce beau monument, nous sommes montés
sur la terrasse de la masse droite du pylône.
N’ayant pas trouvé dans les ouvrages que j’ai consultés,
même ceux de Jomard (i) et de Champollion-Figeac(-2), une
bonne description de ce temple, je suis porté à croire
que ce travail n’a pas été fait ; je crois donc combler une
lacune en donnant celle qui précède, et afin d’en faciliter
l’intelligence , j’y joins un plan et une vue pris sur les
lieux mêmes. — Planches IV , IYbis.
(1) Description d’Edfou... Histoire de l’expédition française en Ëgypte,
tome 7, chap. XII.
(2) Ëgypte, pl. 30.
Toutes les parois de ce temple, y compris celle du
couloir à ciel ouvert, sont décorées d’une quantité de
sculptures et figures qui ont heureusement été recueillies
et publiées dans la Description de VEgypte (î). Je regrette
de n’avoir pu consacrer à leur examen, un plus
long espace de temps. J ’ai remarqué cependant le fameux
phoenix dont se sont occupés plusieurs savants, entre
autres, Jomard et Fourier. Sur la paroi occidentale du
grand couloir, j ’ai vu un oeil isolé des figures environnantes.
Dans le portique, est un tableau astronomique
dont quelques parties sont malheureusement assez effacées
; je pense cependant qu’elles ne sont pas méconnaissables
au point de ne pouvoir être exactement reproduites.
Tout près de ce temple, on en voit un autre plus
petit, connu sous le nom de typhonium. parce que le
symbole de Typhon y est figuré. Typhon , comme on sait,
est le génie du mal ; c’est le tyran de l’Egypte, l’ennemi
d’Osiris et du b ie n , le génie de la destruction et de la
stérilité. Ces typhonium s’élèvent comme un contraste
vis-à-vis des temples des divinités bienfaisantes, Osiris,
Isis et Horus; ils nous apparaissent comme le symbole
du mal qui accompagne toujours le bien. Le petit temple
de Tentyris est un typhonium ; nous en verrons encore
un à Philæ.
(«) Jamard. Vol. 1, pl. 37, 80, 83.