Les médecins étrangers munis d’un diplôme, sont admis
à exercer librement dans toute l’Egypte, et il leur est
facile d’entrer au service du gouvernement ; je ferai même
remarquer que c’est à eux qu’on confie généralement les
principaux emplois. Le plus souvent, les indigènes sont
relégués dans les localités écartées, et n’occupent dans
l’armée, dans les diverses administrations, que des positions
secondaires. Les étrangers admis au service du
gouvernement, reçoivent à leur entrée, le grade de capitaine
, quelquefois même celui de eolonel ou bey, tandis
que les indigènes commencent toujours par celui de sous-
lieutenant. Mais si l’étranger parvient facilement au grade
de bey, il lui est impossible de le dépasser, à moins d’embrasser
l’islamisme. Tous les pacbas que nous avons rencontrés
étaient Musulmans ; parmi eux, à la vérité, se
trouvaient quelques Français , mais ils avaient apos-
tasié.
Après quinze années de service actif, fa pension équivaut
au quart du traitement ; après quarante années, on
a le traitement entier. Les campagnes ou le séjour dans
certaines localités, comptent quelquefois pour la moitié
en plus.
La pension d’une veuve qui n’a pas de fils pour la
soutenir, est ordinairement le quart du traitement du
mari. Mais encore ici, il n’y a pas de règle fixe, la volonté
du Vice-Roi en décide souvent autrement.
Si nous deyions en croire les relations qu’on nous
donne sur le mode de recrutement en Egypte, nous nous
en ferions une bien fausse idée. Il y en a qui avancent
qu’il a lieu par une véritable conscription comme chez
nous j d’autres assurent que les villes ou villages désignés
pour fournir des soldats, sont envahis à l’impro-
viste au milieu de la nuit, et que tous les hommes jusqu’à
un âge déterminé, sont saisis et conduits enchaînés au
chef-lieu de province,pour y être visités par les médecins,
et incorporés S’ils sent trouvés aptes au service militaire.
Aucune de ces relations n’est vraie ; voici comment
les choses se passent. Le Vice-Roi ou son Conseil
désigne certaines villes, Certains villages, et charge le
gouverneur de la province de faire diriger vers le chef-
liéu, tous les hommes qui n’ont pas atteint un âge déterminé.
Le gouverneur transmet cet ordre aux moedirs,
aux chëikh, pour exécution) ët les hommes sont amenés
au chef-lieu de province pour être visités. Certainement
ils considèrent comme un grand malheur d’être ainsi
enlevés à leurs familles, à leurs habitudes, mais aucun
ne Cherche à se sauver. Où irait-il, en effet? Il n’est
donc pas nécessaire de venir les surprendre la nuit et
de lès enchaîner. Ce mode de recrutement n’est certes
pas un modèle à proposer ; il importerait d’en établir
utt autre plus conforme à la justice, à l’équité, car tout
pays doit avoir des défenseurs, et il est d’expérience,
qu’en Egypte, il n’y aurait pas d’armée, si elle ne devait
être composée que de volontaires. L’Égyptien, quand il