pendants du couvent latin. Lorsque je l’ai visité, on
était occupé à l’agrandir au moyen de constructions
nouvelles. Le service en est confié à un seul médecin,
M. le docteur Matsa qui est espagnol, et à neuf soeurs de
charité dont une est chargée de la pharmacie.
Cet hôpital a été fondé à l’aide de souscriptions, et c’est
par des souscriptions qu’il est en grande partie entretenu,
car la rétribution que paient les malades est loin d’être
suffisante. Les souscripteurs nomment une Commission
administrative qui est présidée par un consul.
Lors de ma visite, soixante-douze malades , dont neuf
femmes, étaient en traitement.' Presque tous les hommes
se trouvaient entassés dans une longue salle à trois rangées
de lits tellement rapprochés, que je puis dire qu’ils se touchaient.
Quelques chambres particulières , dans chacune
desquelles on peut placer de deux à quatre malades, sont
réservées pour ceux qui peuvent payer une rétribtition de
trois à huit francs par jour. Les indigents sont admis
moyennant une faible somme de trente à quatre-vingts
centimes par jour et qui est payée parleurs consuls. .
Les femmes occupent un vieux bâtiment composé de"
plusieurs petites mauvaises chambres .
Les lits sont en fer et avec des rideaux. Les fournitures
ne laissent rien à désirer.
Les chambres du quartier des hommes ouvrent sur une
galerie qui domine un préau trop petit et entouré de
bâtiments fort élevés. «
Les latrines sont mal disposées et étaient de la plus
dégoûtante malpropreté.
Les aliments sont abondants, variés et d’une excellente
qualité.
Le matin, de bonne heure, les malades reçoivent un
café au lait. Entre dix et onze heures, premier repas composé
de bouillon ou soupe, deux viandes, légumes, fruits
et vin si le médecin le prescrit.
J ’ai, été présent au second repas qui a lieu à quatre
heures du soir. Il consistait en deux viandes dont une de
volaille, légumes, une grosse orange ou une poignée de
dattes. Il y avait du bouillon pour ceux à qui le médecin
l’avait prescrit. Vin comme au premier repas.
Le pain est de première qualité, car il est fait avec la
plus fine fleur de froment. La portion entière est de 350
grammes pour la journée. Quant à la viande et aux légumes,
les quantités ne sont pas bien déterminées, mais
elles.sont suffisantes, chaque malade en recevant autant
qu’il peut en manger, sans le faire avec excès. Le vin qui
est pur et sain, ainsi que le prétend le médecin, provient
de l’île de Chypre, et est donné à la quantité de trois
onces. Je l’ai dégusté, et il m’a paru détestable, car contenu
dans des tonneaux goudronnés, il contracte un goût
fortement résiné. On m’a assuré qu’on s’y habitue assez
vite, et qu’on finit même par le trouver agréable.
Outre ce régime ordinaire, les malades reçoivent souvent
des friandises telles que, compottes, confitures, etc.
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