et nous remontâmes le Wadi-Cho’aib, jusqu’à la plaine
située au sud de la montagne, celle dans laquelle le
peuple hébreu a dû se trouver lorsqu’il a vu les lampes
ardentes et tonte la montaffne couverte de fumée. En effet,
elle est dominée par le sommet de la montagne, sommet
sur lequel se trouve une chapelle qui paraît comme un
point blanc. A partir de cette plaine, le chemin serpente
sur la pente jusqu’au plateau dont je viens de parler. Là,
il faut laisser les montures, car le restant de la route est
difficile et même dangereux. Après nous être reposés un
instant, et avoir pris le café qu’on se hâta de préparer,
nous continuâmes notre ascension. Il n’y avait plus aucune
apparence de chemin ; il fallait, poussés, tirés par
des Arabes, gravir des blocs de granit de dimensions
diverses et couverts de glaces et de neige. Rien n’est
plus pénible quand on n’en a pas l’habitude, et pendant
une heure et demie qu’il nous fallut pour arriver au
sommet, nous dûmes nous reposer neuf fois sur des pliants
dont nos guides s’étaient munis.
Le plateau qui forme le sommet de ce pie, n’a pas
une étendue de cent mètres carrés. A la place même
où Dieu traça la loi sur les tables, est la chapelle
qu’on aperçoit de la plaine. Elle est très-petite et
a été élevée sur les ruines d’une autre plus grande
qui a été détruite! par les soldats d’Abbas-Pacha. A
l’extrémité opposée du plateau , est une très-petite
mosquée qui tombe en ruine , sans porte f, sans
fenêtres, et dont l’étendue n’a pas plus de huit à dix
mètres' carrés.
Sur le côté gauche de la chapelle, est un gros bloc de
granit semblable pour la forme, le volume, à celui de
la pierre d’Horeb. Il présente sur sa face antérieure,
une large et longue fissure qui permet à un homme de
s’introduire dans une excavation disposée de manière à
ce que la tête se trouve à la partie supérieure d’un plan
légèrement incliné, et que le corps puisse reposer sur le
côté gauche.' Cette'pierre est percée d’une ouverture correspondant
à la partie supérieure de l’excavation, et assez
large pour permettre à un homme de passer. On m’a
assuré qu’elle servait d’entrée à l’ancienne chapelle. Cette
pierre est réputée sainte : les moines prétendent que
Moïse s’est tenu dans son excavation pendant que Dieu
traçait la loi sur les tables; que cette excavation s’est
formée au moment même où Dieu ordonna à Moïse de
se cacher pour se soustraire à l’éblouissante lumière que
les yeux d’un homme n’auraient pu supporter.
■ Je me suis introduit dans l’excavation de cette pierre, et
j ’y éprouvai une bien profonde impression en pensant que
j ’étais àla place même qu’occupait Moïse,et dans l’attitude
qu’il gardait lorsque Dieu lui donna les tables de la loi.
Au dessous de la mosquée il y a un creux dans lequel
on descend par un escalier. D’après les Mahométans,
ce serait là que Moïse aurait dû se cacher.
Pendant que nous étions sur la montagne, un des