les autres gisent çà et là éparses et brisées. La façade du
portique a quatre belles colonnes et deux pilastres qui
tiennent à moitié dans le. m u r, comme nous l’avons vu
dans le temple d’Edfou. Le portique a quatre rangées de
quatre colonnes chacune, la première avec mur d’entre-
colonnement à hauteur d’appui. Deux autres salles à colonnes
précédent l’adyton dont on admire les peintures
qui sont peut-être les mieux conservées de toutes celles
des temples de l’Égypte.
A quelques minutes de ce grand temple, vers le Nord-
Ouest,. sont les ruines d’un temple beaucoup plus petit,
taillé dans le roc, nommé Dar el-Wadi ou Beït el-Wali,
la chapelle du saint. Il se compose d’une espèce de cour,
d’une pièce longue de seize pas et soutenue par deux
colonnes polygonales, et de l’adyton.
Les peintures et sculptures de ces temples, ainsi que
de tous ceux qui se trouvent dans la Basse-Nubie, ont
été décrites et figurées ; je n’en parlerai p a s , n’ayant
pas eu le temps de les examiner.
Immédiatement au dessus de Kalabchèh, est la ligne
du tropique du Cancer. Nous y passâmes la nuit.
Sur la rive orientale du Nil, se trouvaient quelques
misérables huttes habitées par des espèces de sauvages
qui étaient effrayés de nous voir. Notre interprète ayant
appris qu un des leurs servait au Caire comme zaïs,
M. le vicomte Zizinia vont leur dire qu’il le connaissait
et qu il était à même de leur donner de ses nouvelles .
Quelques pièces de monnaie achèvèrent de gagner leur
confiance. Ils nous reçurent dans leurs huttes ët nous
offrirent des dattes sèches. Une toute jeune femme récemment
accouchée, vint avec orgueil nous présenter son
premier né. Tous, hommes., femmes , vieillards, enfants,
étaient pêle-mêle, accroupis sur des feuilles de palmiers.
Jamais plus étrange spectacle que ces figures vues à la
lueur d’une, lampe fumeuse, alimentée par de la graisse
de mouton. Mis en bonne humeur par quelques friandises
que nous leur donnâmes, ils nous assurèrent qu’ils
nous considéraient comme leurs bons amis. Pour nous
prouver qu’ils n’avaient rien à nous refuser, ils consentirent
à chanter et même à-danser. Lorsque nous les
quittâmes , ils nous prièrent de venir les voir à notre
retour.
Une particularité qui étonnera certainement, c’est que
nous souffrîmes du froid la nuit que nous passâmes sous " JjH
le tropique du Cancer. Le matin, les ponts du vapeur, et
de la barque étaient couverts de givre. Cependant, la
température fut assez élevée pendant les -journées du 7 et
du 8. Le thermomètre centigrade marquait 30 degrés le
7 à midi, et 28 le 8 à deux heures.
Le 8 , à cinq heures et demie du matin, nous continuâmes
notre route. Nous eûmes encore à franchir à la
hauteur d’Abou-Hôr, quelques nouveaux récifs et rapides
, dans un endroit où les montagnes se rapprochent
tellement du fleuve, que les rives n’ont guère qùe la lar