et la surveillance est si peu sévère, quil est très-facile
aux visiteurs de commettre de nombreux larcins.
Le 14, nous avons assisté à la messe dans l’église des
Franciscains de terre sainte qui est petite, simple, sans
aucune ornementation. Nous y avons vu des individus
de diverses nations; des costumes riches et élégants;
d’autres pauvres, mais propres. Il y avait quelques nègres ;
beaucoup de femmes étaient voilées ; des hommes portaient
le turban, plusieurs conservaient le tarbouch.
Derrière moi, était une jeune Syrienne non voilée.
MalgTé sa figure bronzée, on pouvait la trouver belle,
car ses traits étaient bién dessinés, et ses yeux d’une
grande expression, semblaient illuminer toute sa figure.
Elle portait un collier formé d’une quantité de pièces
de monnaie en or. Elle devait être d’une extrême susceptibilité,
car s’apercevant qu’on la regardait, elle se leva
brusquement et alla se placer ailleurs.
Cette église est la paroisse des catholiques romains
résidant au Caire. Il y a d’autres couvents que celui des
Franciscains de terre sainte, mais ils ne possèdent que
des chapelles. Je mentionnerai celui des Frères des
écoles chrétiennes, et un autre bien recommandable
fondé par des Dames du Bon Pasteur qui dirigent un
pensionnat auquel est annexé un orphelinat pour les
enfants pauvres abandonnés. Il y a, au Caire, un evêque
dont la maison est une dépendance du couvent des
Franciscains.
En sortant de.l’église, nous nous rendîmes aux bazars
où se tiennent les marchands de tapis et d’armures. Le
choix était immense ; il y avait de quoi satisfaire toutes
les exigences, mais les prix étaient tellement exagérés
qu’il nous fut impossible de rien acheter. Toujours, ces
marchands demandent au moins le triple de la valeur
réelle, et né cèdent que lorsqu’ils sont bien convaincus
qu’ils ne réussiront pas dans leurs tentatives. Parmi eux,
il y en a de très-riches et qui habitent de magnifiques
maisons. Mais à les: voir dans leurs magasins, on les
prendrait réellement pour des malheureux, tellement
leur extérieur est peu prévenant,, tellement ils savent
tout supporter pour gagner un peu d’argent .
Dans l’après-midi, nous avons visité le Musée égyptien
dont Mariette-Bey inspecteur général et conservateur des
monuments de l’Egypte, nous a fait les honneurs. Mariette-
Bey est un des plus savants archéologues de notre époque ;
ses connaissances sont étonnantes. Il n’ignore rien de ce
qui a rapport aux anciens Égyptiens. Les hiéroglyphes
n’ont rien de caché pour lui ; il lit sur les monuments
aussi facilement que nous dans un livré en notre langue
maternelle.
Ce n’ést pas au Caire, mais dans un village nommé
Boulâk que ce Musée a été établi. Boulâk est situé sur
la rive droite du Nil, à environ trente minutes de la ville
dont il est un des deux ports. Le local consiste èn un rez-
de-chaussée obscur et trop exigu pour la grande quantité