avions déjà vues. Les Coptes sont les plus nombreux
parmi les habitants ; ce sont eux particulièrement qui se
livrent au commerce et à l’industrie.
Il v a, àEsnèh, un palais appartenant au Vice-Roi,
mais il ne présente rien de remarquable.
Avant de remonter à bord, nous voulûmes voir les
restes d’un quai construit sur le port.
A environ vingt minutes au Sud de la ville, est un
couvent copte fondé, dit-on, par le père Pacôme, ce héros
de l’église copte. C’est un lieu de pèlerinage très-fré-
quenté pour honorer les reliques des martyrs chrétiens
qui furent mis à mort par ordre de Dioclétien , l’an 803
de Jésus-Christ.
Depuis notre départ du Caire, nous n’avons cessé de
voir sur les bords du N il, diverses espèces d’oiseaux,
tels que cigognes , vautours , grues, flamants, canards
sauvages ; ils deviennent maintenant beaucoup plus nombreux
. A une certaine distance dans la plaine, sont des
compagnies de perdrix et des bandes d ibis. L ibis se
trouve partout le long du N il, mais c est à partir de
Thèbes qu’on commence à voir la perdrix. Un oiseau extrêmement
commun dans la haute-Égypte, est une espèce
de moineau très-familier qui se tient autour des habitations
et sur les terres nouvellement ensemencées. Il est
un fléau pour les cultivateurs dont il dévore au moins un
tiers des récoltes.
Sur les deux rives du fleuve, nous voyons à des distances
assez rapprochées, des ruines qui ne rappellent
aucun souvenir, et qui n’ont pas d’autres noms que ceux
que leur ont donnés les villages arabes situés autour d’elles
ou à proximité.
Les chaînes lybique et arabique commencent à prendre
un aspect nouveau. A des masses présentant les formes
les plus diverses, succèdent une suite de cônes, de pyramides.
La nature de la roche n’est plus la même ; lé
calcaire a disparu pour faire place à un grès à grain uni
et serré propre à la sculpture, â l’architecture, et qui a
servi aux Egyptiens pour leurs statues et leurs monuments.
A quelques heures d’Esnèh, sur la rive orientale, ' est
une localité importante, particulièrement sous le rapport
de ses tombeaux et des inscriptions hiéroglyphiques qu’on
y trouve. Je veux parler du village d’El-Kab situé sur
l’emplacement d’Éléthya.
Au milieu d’une plaine déserte, est une grande enceinte
dans laquelle gisent des chapiteaux de colonnes,
en partie enfouis. Dans le fond, une multitude de grottes
et de carrières sont percées dans la montagne. Le mur,
construit en briques crues, a vingt-sept pieds de hauteur
et trente-quatre d’épaisseur. Son pourtour est de sept
mille six cent quatre-vingts pieds. Cette enceinte qui est
occupée aujourd’hui parles cabanes du village, renfermait,
sans doute,' la ville. Dans une autre enceinte voisine de
celle-ci, il y avait quatre temples dont il ne reste que des
ruines informes ne fournissant aucune indication.