Nous rencontrâmes au Ramesseïon, une famille anglaise
dont la barque était amarrée devant Louksor,
et nous retournâmes au vapeur en passant près des
deux colosses de Memnon.
Ma protégée était tellement cbarmée des petits cadeaux
que je lui avais faits, qu’élle m’assura qu’elle
serait heureuse de venir avec moi dans un pays certainement
meilleur que le sien, si elle devait en juger
par nos beaux vêtements et les friandises que nous mangions.
Je dois dire qu’il ne m’aurait pas été impossible
de me la faire confier par ses parents, à la condition
cependant, de la leur ramener lorsqu’elle aurait terminé
son éducation ; mais l’exécution d’une semblable entreprise
aurait été trop difficile dans les circonstances où
je me trouvais. D’ailleurs, une considération aurait
suffi pour me faire abandonner cette idée, c’est que
très-probablement cette enfant n’aurait pu supporter les
rigueurs de notre brumeux et froid pays, si nous le
comparons à la haute et sèche température de Thèbes.
De même que lors de notre première visite, nous
fûmes, suivis par une quantité d’hommes et d’enfants.
La plupart des garçons étaient entièrement nus , et
parmi eux il s’en trouvait qui , pouvaient avoir une
quinzaine d’années. Seulement, tous portaient autour
du corps, en guise de ceinture, une mince ficelle.
Aller entièrement nu était chose très-naturelle pour ces
gens, mais ne pas ceindre une ficelle autour des reins,
eut été :le,comble de l’indécence, et aucun ne se serait
hasardé de se montrer dans cet état. Je demandai
la raison d’une semblable coutume, et il me fut répondu
qu’elle avait toujours existé, que cette ficelle
était censée cacher leur nudité et devait représenter les
vêtements qu’ils ne pouvaient porter à cause de la haute
température de leur pays. Pour moi, je crois que cette
ficelle doit être considérée comme une espèce d’amulette
, et en voici la raison : dans quelques parties de
1 il est d usage de se faire nouer par un cheïkh,
une petite corde autour des poignets et des chevilles,
afin de les préserver de foulures et autres accidents,
pendant le travail et la marche ; il est donc probable que
la ficelle qui ceint les reins chez les habitants de Thèbes,
est une pratique semblable passée en habitude et dont
on a oublié la raison d’être.
Nous eûmes, pendant cette seconde excursion sur la
partie occidentale de 1 ancienne Thèbes, le même accident
à regretter que lors de notre première. Le cheval
qui avait blessé M. Scanavi, lança une ruade et atteignit
au genou droit, Mustapha-Aga. C’était son propre fils
qui le montait encore, et qui nous avait suivis malgré la
défense de Son Altesse Royale.
Je crois qu il ne sera pas sans intérêt de donner ici la
nomenclature des fossiles que j ’ai recueillis à Thèbes,
bien entendu qu on ne doit pas la considérer comme
Contenant tout ce que renferment les deux terrains qui s’y