à cause qu’ils produisent à la main qui les palpe, la sensation
d’un corps gras et onctueux. On trouve encore de
ces silex près du Gébel-Geneffe. Ge Gébel est une chaîne
de montagnes qui s’élève dans le désert à une petite distance,
parallèlement au bassin des lacs amers, et ayant
à peu près la même longueur.
Vers une heure, nous fîmes halte pour déjeuner. Le
sol dut nous servir de tables et de sièges. Nous admirâmes,
en cet endroit, de magnifiques effets de mirage qui auraient
pu faire croire que nous nous trouvions devant de grandes
constructions environnées de plaines couvertes d’arbres
et de verdure. Continuant notre route, nous remarquâmes
quelques débris de maçonnerie qui s’élevaient à
peine au-dessus du sol. On nous dit que c’était les restes
d’une ancienne ville nommée Cambysis et qui a été mentionnée
par Pline .
Le canal maritime traverse le bassin des lacs amers,
dans toute sa longueur ; celui d’eau douce lui est parallèle,
mais entre le bord occidental du bassin et le Gébel-
Geneffe. Un peu au-dessous de la pointe sud du bassin,
nous trouvâmes les . vestiges de l’ancien canal commencé
sous les Pharaons et achevé sous les Ptolémées ; il traversait
aussi toute la longueur des lacs amers. Il avait
une largeur qui n’était pas moindre de cinquante à
soixante mètres. A quinze ou vingt minutés de Suez, nous
passâmes près de quelques monticules formés par de
vieilles maçonneries recouvertes de sable. C’est, croit-on,
l’emplacement d’une ancienne ville dont parle Hérodote,
sur les ruines de laquelle on aurait, plus tard, élevé un
château nommé Clisma, pour défendre la sortie du canal
de communication du Nil à la mer Rouge.
Un peu plus loin, nous trouvâmes les autorités de la
ville, quelques consuls, qui étaient venus au devant de
Son Altesse Royale pour la féliciter. Il était cinq heures et
demie, lorsque nous entrâmes à Suez.
J ’ai dit que je reviendrais sur la marche et les stations
des Israélites depuis leur départ de Ramessès jusqu’à
leur sortie de l’Egypte.
Partis de Ramessès le quinzième jour du premier mois
de l’an du monde 2513, ils s’avancèrent jusqu’à Socoth,
le Makfar des Arabes. La distance n’est pas grande,
mais ils devaient marcher très-lentement, si on considère
qu’ils étaient plus de six cent mille hommes de pied,
sans les enfants ; qu’ils étaient suivis d’une multitude
innombrable de petit peuple, et qu’ils avaient avec eux,
une infinité de brebis, de troupeaux et de bêtes de toutes
sortes. Profectique sunt filii Israël de Ramesse in Socoth,
sexcenta ferè millia peditum virorum, absque parvulis.
Sed et vulgus promiscuum innumerabile ascendit cum
eis, oves et armenta, et animantia diversi generis multa
nimis (i). Us arrivèrent donc le même jour à Socoth qui
a été leur première station à leur sortié d’Egypte. Il ne
n Exode, ch. XII, V. 37 et 38.