sépulcral, car celui-ci est creusé dans le roc qui la supporte.
Le Roi Mycérinus dont elle recouvre le sarcophage,
lui a donné son nom.
Au devant de cette pyramide, sont les ruines d’un petit
temple. A son côté S ud, on voit trois pyramides très-
petites, assez rapprochées, et disposées sur une ligne, parallèle
à ce côté. Ce groupe formé par la troisième pyramide
, les trois petites et le temple, est entouré au Nord,
au Sud et à l’Ouest, par trois murailles qui se joignent
à angles droits.
Des tombeaux, des puits, se trouvent encore dans les
environs , mais ils sont peu nombreux.
A gauche du grand sphynx, est un beau bouquet de
palmiers et de sycomores avec une source d’eau. Plus à
gauche encore, est une cavité que l’on croit avoir été
l’entrée d’une pyramide. Au devant, sont les restes d’une
seconde route pavée qui s’étendait jusqu’au N il, et avait
servi, comme celle citée plus h au t, au transport des
pierres. Cette route s appelle Chaussée de jpierres du Sud.
Quand on considère que le sphynx, le vieux temple,
ont dû être construits à la surface du sol, oji concevra
que nous ne voyons qu une partie des pyramides ; que
leur base, jusqu’à une certaine hauteur; doit être cachée
par le sable.
Il était quatre heures, lorsque nous quittâmes cette
vaste et grandiose nécropole. Nous avons déjeûné dans le
vieux temple.
Après le dîner, nous eûmes une soirée de chant et
de danseuses , organisée par les soins de notre vice-consul,
M. Eïd. Un Syrien, riche négociant établi au Caire, avait
eu l’extrême obligeance de mettre ses salons à la disposition
de notre complaisant ami. On sait que dans toute
l’Egypte, ce divertissement kne peut, sans scandale,
avoir lieu chez les Européens.
Le chant était exécuté par cinq femmes ou Aimées , et
six hommes. Parmi ces derniers, cinq accompagnaient
avec les instruments suivants : kanoun, espèce de table
sur laquelle sont tendues des cordes qu’on pince avec les
doigts des deux mains; oud, petite .guitare presque
ronde, ressemblant un peu à notre mandoline ; kamanga,
instrument à deux cordes qui se joue avec un archet ;
darabokë, tambour que j ’ai déjà décrit en parlant des
derviches-tourneurs ; tar, notre tambour de basque.
Les. morceaux que nous avons entendus étaient d’une
monotonie insupportable; nous dûmes néanmoins nous résigner
pendant deux grandes heures.. Les femmes étaient
loin d’être belles. Deux portaient le voile, une avait des
pieds d’une petitesse remarquable, une autre était d’une
énorme corpulence. Elles fumaient le cigare ou la pipe ;
l’énorme mâchait continuellement une racine dont je n’ai
pu connaître le nom. Plusieurs de ces artistes jouissaient
d’une grande réputation, sans doute méritée, car si leurs
chants n’ont pu nous plaire, c'est probablement parce que
nous n’avons pas su les apprécier. Eux, trouvaient aussi