racines s élèvent du sol, forment , en se réunissant, une,
rn.as.se d’un mètre dans sa plus grande épaisseur, de trois
à quatre mètres de largeur, de. près de deux mètres de
hauteur. Cette masse, criblée d’inscriptions,, donne naissance
à des branches fortes et vigoureuses. Dans ce bois
et les alentours., croissent une immense quantité de
chardons-marie et de centaurées chausse-trapes.
Le 21, dans la matinée, M. Eïd est venu me prendre,
pour une promenade dans les bazars et le quartier juif.
Vers deux heures de l’après-midi, Son Altesse Royale
alla rendre sa visite à Son Altesse, Alirn-Pacha qui l’attendait
à son palais de Choubra. Nous fûmes introduits
dans un kiosque nommé la Montagne, à cause de sa
situation sur un point assez élevé. Un escalier de plus de
cinquante marches y conduit. Au pied de ce kiosque est
le palais, qui est grand, peint en bleu, et surmonté de
belles corniches.
Après le café et le tchibouk, Son Altesse nous fit voir'
ses écuries où nous admirâmes de magnifiques chevaux
arabes. Dans un petit enclos se trouvaient plusieurs autruches
très-familières.
Mon accent attira 1 attention du vétérinaire de Son
Altesse. Il me demanda si je n’étais pas de la province
de Hainaut, et sur ma, réponse affirmative, il ajouta que
je devais être de Binche ou des environs. Il se nomma
alors : nous avions été voisins, mais depuis trente-cinq
années, nous ne nous étions plus vus. Il me dit qu’il
était venu en Égypte pour y chercher fortune et qu’il
était entré au service de Son Altesse, en qtiàlité de vétérinaire
etd’écuyer. Cette rencontre, cette reconnaissance
amusèrent beaucoup les 'deux Altesses.
Le 22, à huit heures du Matin, nous accompagnâmes
Son Altesse Royale qui se rendait à Kasr el-Nil, où Ma-
rietto-Bey l’attendait avèc un vapeur, pour lui faire remonter
le Nil jusqu’à la hauteur des pyramides de Gisèh
qu’elle allait visiter.
Vis-à-vis du Vieux-Caire, nous abordâmes à l’île de
Roudah pour y voir le nilomètïc. C’est une colonne
graduée en coudées, 'située dans un bassin avèc escalier.
Ce bassin Se trouve dans le jardin d’un palais appartenant
à un dés membres de la famille régnante. Ce nilo-
mètre existe depuis onze siècles, et a été, dit-on, construit
par lés Sarrasins. Il n’est pas le premier qui a été élevé ;
l ’histoire fait mention de plusieurs autres. Nous en avons
Vu un près de la première‘cataracte ; c’est celui dont parle
Sfrabon.
Débarqués aù village árabe de Gizèh, nous trouvâmes
dés chevaux et des ânes qui avaient été envoyés du Caire.
Âptès biëh dés détours nécessités par le Mauvais état dés
éhëmifis encore en îpartiè inondés , nous àrrivâmés vers
m id i, au pied de la grande pyramide.
Cette pyramide est une masse tellement énorme, tellement
imposante, qu’on est comme ébloui, anéanti,
lorsqu’on se trouve devant elle. Sa hauteur verticale .pri