tandis que d’autres sont très-vastes. Cette différence provient
de ce que ces salles et galeries étaient destinées à
l’inscription des actions, des exploits, etc., de celui pour
qui le tombeau était construit ; en un mot, elles devaient
contenir l’histoire de sa'■vie. Ce n’est pas après la mort
d’un Roi ou autre grand personnage, qu’on commençait
à travailler à son tombeau, mais bien de son vivant.
Plus la vie se prolongeait, plus d’aventures, d exploits,
etc., devaient être inscrits et figurés; il fallait donc
creuser un plus grand nombre de pièces. La momie renfermée
dans un sarcophage, était enfin déposée dans un
caveau sépulcral qu’on avait même soin de dissimuler par
divers moyens, afin de la soustraire aux profanations.
Ainsi, dans chaque tombeau, toute la vie de celui qui y
reposait, était inscrite et figurée. C’était un moyen admirable
pour la transmettre à la postérité, et c est parce
que les anciens Égyptiens écrivaient leur histoire sur
leurs monuments, que nous la connaissons si bien, tandis
que nous ignorons presque complètement celle de bien
des peuples moins anciens.
Nous avons particulièrement visité, dans cette excursion,
le tombeau du grand Sésostris, portant le n° 17
(toutesles tombes royales sont numérotées). C’est le plus
beau, le plus intéressant, bien qu’il ne soit pas le plus
vaste.
On y descend par un escalier presque entièrement
détruit et encombré de pierres qui ont roulé des rochers
environnants. C’est une pente très-difficile, assez roide,
qui s’enfonce au-dessous du sol à environ vingt-cinq pieds.
On entre dans une première suite de galeries et de salles
dont tous les murs, les piliers, sont couverts d’inscriptions,
de figures, qui n’ont subi, pour ainsi dire, aucune dégradation
et dont les. couleurs sont admirablement conservées.
Une partie de ce tombeau seulement, avait d abord
été découverte. Une porte était masquée par un mur recouvert
d’inscriptions faisant suite à celles qui les avoi-
sinaient. Belzoni, celui à qui est due la découverte de ce
tombeau, ne se laissa pas tromper par cette apparence.
Explorant les murs de cette salle, un son creux lui fit reconnaître
la place où était la porte. Il put'ainsi pénétrer
par un escalier bien conservé, dans une nouvelle série de
chambres et galeries, formant un étage inférieur. Toutes
les parois sont aussi recouvertes d’inscriptions et de figures,
à l’exception d’une chambre où elles ne sont qu esquissées
en noir. Dans une dernière chambre dont le
plafond est arrondi en voûte, était un sarcophage vide.
C’était une nouvelle ruse pour dérouter ceux qui voudraient
rechercher la momie royale. On découvrit dans le
sol même, au pied du sarcophage, une porte masquée
conduisant par un long escalier, à un troisième étage qu il
n’a pas été possible de visiter en entier, car des éboule-
ments s’opposent à ce qu’on puisse y pénétrer à plus de
cent cinquante pieds environ. Il est probable que si on
pouvait déblayer, on parviendrait au caveau où est déposée