employé dans les bureaux de la chancellerie. C’est un
savant archéologue qui s’occupe beaucoup de fouilles,
et qui a déjà réuni une belle et riche collection d'antiquités
grecques et romaines.
Le 11 décembre, nous avons fait notre première ex-,
cursion en compagnie de Son Altesse Royale. C’était
pour aller visiter le palais de Mexe que nous avions vu
de loin, lors de notre arrivée à Alexandrie.
Sortis par la porte de Gabari, nous sommes passés
devant un palais de même nom, environné de beaux
jardins. Bien qu’ayant coûté des sommes énormes, il ne
présente rien de remarquable,'et n’a même jamais été
achevé. Il y a quelques années, il a servi à loger des
soldats. Maintenant il est abandonné et menacé d’une
ruine prochaine.
Le palais de Mexe encore en voie de construction, est
situé sur le bord de la mer, dans une plaine aride, sablonneuse
, dépourvue de toute végétation, et à proximité
de carrières d’un grès à grains très-serrés et propre
à la bâtisse, plus estimé que celui du cap des figues
fort peu employé à cause de sa grande friabilité. Ce que
ce palais offre de remarquable, est un salon dont le sol
est recouvert d’une superbe mosaïque en pierres dures et
précieuses. Cette mosaïque a été polie avec un tel soin,
qu’elle est devenue aussi unie qu’une glace. Les murs,
à la hauteur d’environ un mètre, présentent la même ornementation.
Ce travail n’était pas encore entièrement
terminé, plusieurs artistes italiens y mettaient la dernière
main. Le bâtiment est surmonté de deux belles
tourelles qu’on voit de très-loin.
A peu de distance, est un autre palais nommé le
Châlet, formé d’un corps de bâtiment ancien auquel on a
ajouté des constructions d’un assez mauvais goût, dont
la plus grande partie forme un rez-de-chaùssée situé en
face et sur les côtes. De nombreux ouvriers travaillaient
à ce palais qui est bien loin d’être achevé.
Nous nous rendîmes ensuite ,à la villa de notre
consul-général, dans cette belle allée qui longe le canal
Mahmoudièh, Son Altesse Royale voulant présenter ses
hommages à Madame Zizinia. Avant de rentrer en
ville, nous nous promenâmes un instant dans le jardin
Moharembey où nous avons trouvé beaucoup de monde,
et où une charmante demoiselle dont on vante beaucoup
lès poésies, a présenté un bouquet à Son Altesse Royale.
Le 12,- à onze heures et demie du matin, un train
spécial qui devait être conduit par le directeur de l’administration
des chemins de fer, Chimit-Bey, attendait
Son Altesse Royale pour la transporter au Caire. Après
que nous eûmes pris place dans un des wagons-salons
du Vice-Roi, et que Son Altesse Royale eût reçu les
félicitations du gouverneur et des principaux fonctionnaires,
le signal du départ fut donné.