excellents fruits. Le groseiller, le cerisier, le châtaignier,
viennent bien, fleurissent, mais ne produisent pas.
Les àrtichaux, les choux-fleurs et autres espèces de
choux, les petits pois, les haricots, les fèves de marais,
sont délicieux et abondants. Il en est de même des
radis, des laitues, des navets, du cresson de fontaine, des
carottes, des tomates, de l’ail, de l'oignon 0), des poireaux
, des pastèques, des melons, des concombres, de
(1) L’ail et l’oignon d'Egypte ont presque de la célébrité ; du moins l’histoire
a consacré leur agréable saveur. La Bible raconte que les Israélites,
dans le désert, dégoûtés de la manne, leur unique nourriture, murmurèrent
tout haut, se plaignant de n’avoir plus de viande à manger, et regrettant
avec douleur le poisson dont ils se nourrissaient gratis en Egypte, et surtout
les pastèques, les concombres, lès poireaux, l’ail et l’oignon de celte contrée;
privés de ces fruits de la terre du Nil, leur vie était languissante, ne voyant
que manne devant leurs yeux. (*) Hérodote et Pline ont conservé une vieille
tradition, bien incertaine tant elle est vieille, d’après laquelle la seule
dépense des raves, ail et oignons consommés par les ouvriers qui construisirent
la pyramide de Chéops, se serait élevée à six cents talents d’argent,
plus, de huit millions de notre monnaie. Ceci ne prouve que l’antiquité de
l’usage deices fruits comme nourriture des peuples Egyptiens ; on sait, du
reste , que l’ail et l’oignon perdent beaucoup de leur saveur acre et désagréable,
à mesure qu’ils croissent dans des climats d’une température plus
élevée. Les Européens d’Egypte n’ont pas pour ces deux productions,
l’éloignement qu’elles inspirent dans nos contrées; leur goût est en effet
bien moins importun. (Ghampollion-Figeac. Egypte.)
O Quis dabit nobis ad vescendum carnes? Reeordamur piscium quas
comedebamus in Ægypto gratis : m mentem nobis veniunt cucumeres, et
pepones, portique et cepe, et allia, Anima nostra arida est, nihil aliud
respiciunt oculi nostri nisi man. Qui nous donnera de la chair à manger ?
Nous nous souvenons'des poissons que nous mangions en Egypte, presque
pour rien : les concombres, les melons, les poireaux, les oignons, et l’ail
nous reviennent dans l’esprit. Notre vie est languissante, nous ne voyons
que manne sous nos yeux. (Nombres, chapitre XI,ver. 4, S et 6. Traduction,
en français, du texte de la Vulgate. Liège, 1702.)
diverses espèces de courges dont une noire, peu grosse,
allongée, est très-estimée. La ponune de terre est beaucoup
cultivée, mais ses produits sont très-variables quant
à la quantité et la qualité.
Dans les parterres , nous avons surtout admiré une
quantité de beaux rosiers, des oeillets, des narcisses, des
résédas, des magnifiques chrysanthèmes, desbellesdenuit,
des liserons aux fleurs larges et éclatantes, des stra-
moines en arbre à fleurs blanches, jaunes, simples,
doubles, des géraniums, des acacies, des abrotames, des
héliotropes, des oléandres, des papyrus, des lotiers, des
poivriers noirs et longs, des aloès, des agavés, des glycines
qui atteignent de grandes hauteurs.
Dans les campagnes, on cultive toute espèce de céréales,
l ’orge, le froment, le seigle, le riz, le maïs, le
dourrah, le trèfle, le lin , le fenu-grec, etc. Nous avons
vu des vastes terrains couverts de cannes à sucre et de
cotonniers. Le cotonnier vient admirablement bien en
Egypte, et il est certain que si on lui donne les soins
convenables, il produira d abondantes et riches récoltes.
Il est bien entendu que je ne prétends pas donner ici
une liste complète de tous les végétaux qui croissent dans
les environs d’Alexandrie ; je ne fais que mentionner ceux
que j’ai vus et qui m’ont particulièrement frappé.
Je dois ajouter que quelques arbres d’origine étrangère,
tels que, le pommier, le poirier, l’abricotier, et j’y ajouterai
la vigne, ne prospèrent guère sur le sol égyptien ,