celui nommé Roquette, Nopal, et qui produit un fruit
très-épineux, mais estimé, la figue des Indes. Le dattier
acquiert déjà une assez forte taille et mûrit bien ses fruits.
Toutes les montagnes sont couvertes d’oliviers.
Messine est défendue par plusieurs forts bâtis sur les
hauteurs qui la dominent • le port, par une citadelle et
quelques ouvrages de moindre importance.
Après avoir acheté à vil prix' une quantité de belles
oranges, nous nous fîmes reconduire à bord, mais le départ
fixé pour neuf heures du matin, dut être rçtardé
jusqu’à midi, à cause d’un dérangement survenu à la machine.
Pendant que nous étions à attendre le départ, nous
fumes assaillis par une quantité de musiciens et de marchands
qui, portés sur de légères embarcations, entouraient
notre vapeur et s’efforçaient de monter à bord- Il
n’y avait parmi eux aucune femme. Les musiciens étaient
des harpistes et des violonistes. Les objets qui noua étaient
offerts en vente, consistaient en coquillages, bijoux en
lave du Vésuve et en corail.
Enfin, vers midi, on put lever l’ancre. Nous passons
devant Reggio-la-Blanohe (1), petite ville située sur la
côte des Calabres. Plus loin , nous aperçûmes l’Etna dont
le sommet était couvert de néige.
(0 Est ainsi nommée pour la distinguer d’une autre ville du même nom,
- aussi située en Italie, dans le duché de Modène, et que nous avons pu voir
en nous rendant de Bologne à Parmes.
Des deux côtés du détroit, on voit dans les vallées et
même sur les flancs des montagnes , des villages assez pittoresques
et dont toutes les constructions, comme celles
de Reggio, ont un aspect blanchâtre. Il y a aussi beaucoup
d’habitations disséminées.
Nous ne quittâmes pas la côte des Calabres sans nous
faire montrer Aspromonte où Garibaldi a été blessé et
p ris, et plus loin, l’endroit où il a opéré son débarquement.
Pendant le restant de notre traversée, la mer fut assez
bonne, et il ne survint aucun incident remarquable ;
seulement, dans la soirée du 23 , nous eûmes le spectacle
d’un orage en mer.
Le 26, à huit heures du matin, après être restés engagés
dans les passes ‘pendant une grande partie de la
n u it, nous arrivons devant Alexandrie, cette ville .célèbre
dont la population s’élève aujourd’hui à 180,000 habitants.
Quelle impression éprouve alors un Européen qui voit
pour la première fois les figures basanées, les costumes
étranges que j ’avais sous les yeux. Cette impression, on
voudrait l’exprimer, mais.on ne trouve pas de termes
satisfaisants. Par contre, l’aspect de la côte ne présente
rien qui puisse émouvoir. On a devant soi le phare,
grande et massive tour carrée qui a remplacé celle en
en marbre blanc élevée par l ’architecte Sostrate de Cnide,
une des sept merveilles du monde, et dont le fanal,