princière. On concevra ceci, si on considère qu’en nn
laps de temps de douze à dix-huit années, leur pécule
placé en fonds publics, rapporte à quelques-uns, un intérêt
annuel d’environ 2,000 francs.
Les courses, dans Alexandrie et les alentours, se font
presque toujours à âne, quelquefois en voiture , rarement
à cheval. On préfère se servir d’un âne parce que le prix
en est beaucoup moins élevé, et aussi parce qu’il est la
monture la plus commode pour parcourir des rues étroites,
tortueuses, encombrées, des chemins à- peine tracés dans
des plaines de sable.
Il n’y a à Alexandrie, ainsi que dans toute l’Egypte,
aucune rue, aucune route pavées (i); c’est partout du
sable ou de la boue. Seulement, sur la place des Consuls,
on répand du gravier sur lequel on fait passer un
énorme cylindre traîné par des boeufs. On dit qu’il ne
pleut pas en Egypte. Pour ce qui concerne la Basse-
Egypte jusqu’au-delà du Caire, c’est une erreur: Je
me suis trouvé à Alexandrie, à Damiette, pendant qu’il
y tombait des pluies tellement abondantes qu’il était
très-difficile de se tirer de la boue qui était aussi
épaisse que la vase laissée par le débordement du Nil.
Au Caire déjà, les pluies sont plus rares, moins
(1) Je dois cependant mentionner ici les restes des deux chaussées en
pierres qui allaient du Nil aux pyramides de Gizèh. Il est évident qu’elles
ont été construites pour faciliter le transport des matériaux qui ont servi à
élever lés monuments dont les principaux existent encore. Elles étaient en
pierres plates, polies, couvertes d’hiéroglyphes.
fortes, moins continues ; il se passe même une ou deux
années, sans qu’il en tombe une goutte. Cependant, pendant
que j’y étais, j’ai vu pleuvoir plusieurs fois.
Un véritable fléau, qu’on peut considérer comme une
plaie d’Egypte, est cette quantité de mouches et de
moustiques, qui est surtout considérable pendant les
mois de novembre et de décembre. Si les lits n étaient
garantis par un moustiquaire, il serait impossible d y
fermer les yeux ; ce serait un martyre qu’on aurait à
V subir. Les mouches sont plus incommodes encore;
pendant toute la journée , elles né laissent aucun instant
de repos, et on doit sans cesse être occupé à les chasser.
Le meilleur moyen est l’emploi d’une espèce de martinet
nommé chasse-mouches. Les personnes fortunées ont un
ou plusieurs domestiques uniquement chargés de ce soin.
On trouve dans Alexandrie, des individus de toutes les
nations ; cependant, tout ce qui n’est pas Turc, Arabe,
Juif, est considéré comme Européen. Les Levantins, les
Coptes, bien que chrétiens,, sont classés parmi les
Arabes. On conçoit combien , une semblable classification
manque de justesse ainsi, parmi la population turque,
beaucoup sont nés en Europe.
En général, on se fait une fausse idée du caractère de
la population arabe qui habite l’Egypte. On 1 a confondue
avec ces Arabes nomades ou Bédouins qui infestent diverses
contrées de l’Asie, particulièrement la Syrie, la
Palestine, l’Arabie. En Egypte, les Arabes ont tous des