grottes et des inscriptions sépulcrales. Les plus remarquables
sont celles de Tell el-Amarna qui méritent d’être
visitées pour leurs inscriptions hiéroglyphiques intéressantes
au plus haut degré, sous le rapport de quelques
anciens souverains dont les noms n ont pas été inscrits
dans les archives des temples.
Plus loin, est le village de Maabdèh derrière lequel est
le cimetière des crocodiles que je regrette de n’avoir pu
visiter, mais il est situé à une certaine distance dans les
montagnes, et nous n’avions pas le temps de nous arrêter.
Une remarque que tous les voyageurs ont faite, c est
que dans la moyenne Egypte, on trouve peu d’anciens
monuments, et que ceux qui restent, ont extrêmement
souffert. Les grottes mêmes, tout ce qui est creusé dans le
roc, sont aussi beaucoup dégradés. Ce n’est pas cependant
que les monuments y aient été moins nombreux’, mais
plus rapprochés des nouvelles capitales, ils ont été plus
souvent exposés à la brutalité de ces hordes de brigands,
de vandales, qui ne respiraient que la dévastation'et le
pillage. Les Mamelouks , particulièrement, ont laissé
beaucoup de traces de leurs invasions ; après avoir tout
enlevé, ils détruisaient afin qu’il ne restât que des ruines
derrière eux. Une autre cause de destruction peut encore
être invoquée. La chaîne arabique qui longe toute cette
contrée, a dû fournir des matériaux de construction, car
elle est formée d’un calcaire favorable à la bâtisse ; or, il
n’est pas étonnant que des hommes grossiers, étrangers à
toute idée du beau et de l’antique, aient utilisé ce calcaire
pour en faire de la chaux. Les monuments de la haute
Égypte ont jeté mieux préservés, d’abord par leur plus
grand éloignemènt, et ensuite parce qu’ils sont construits
en granit, en grès, pierres dont des pauvres Arabes ne
peuvent guère tirer parti.
Nous passons devant Manfalout sans nous y arrêter,
bien qu’elle soit la capitale d’une province et qu’elle ait
une assez grande étendue. Mais elle ne présente aucun
intérêt pour le voyageur, surtout s’il ne s occupe pas de
commerce. Cette ville est surtout renommée par ses
marchés qu i, comme dans presque tout 1 Orient, se
tiennent le dimanche. Le gouverneur était sur la rive,
attendant Son Altesse Royale. Son palais est situé hors
de la ville.
Le 31, dans la matinée, nous étions devant Siout,
autrefois capitale de toute la haute Égypte, aujourd hui
capitale de province. Le gouverneur attendait Son Altesse
Royale. Des chevaux et des ânes avaient été préparés
pour nous rendre à Lycopolis, située à une petite distance
de la ville.
Siout est à quelques minutes de la rive dont elle est
s é p a r é e par le village El-Hamra qui lui sert de port. Sa
population, d’après ce.que nous a dit le gouverneur, est
de 45,000 habitants, ce qui serait plus que le double
de ce que nous voyons indiqué dans les ouvrages sur
l ’Égypte.