privé, s’il avait pu la garder, du bonheur de finir ses
jours sur une terre chère aux chrétiens par les souvenirs
quelle rappelle. M. le docteur Companyo, avant de me
quitter, me remit une petite caisse renfermant des fossiles
recueillis par lu i, sur les lieux mêmes où s exécutent
les travaux, et sur les Gébel-Attaka et Aouebet.
Tous ces fossiles appartiennent à des terrains tertiaires
supérieurs. Ils consistent en huîtres, bucardes, peignes,
pétoncles, etc.
Il était près de cinq heures lorsque nous partîmes pour
Toussoum, où des logements nous avaient été préparés.
M’étant un peu amusé, en route, à examiner plusieurs
pierres qui me paraissaient provenir d un ancien monument
, mais sur lesquelles je n’ai pu recueillir aucune
indication, il était très-tard lorsque j’arrivai: M. le docteur
Zoridi, chez qui je fus logé, eut l’extrême obligeance
de me céder sa chambre et son lit. ~
Le 1er février, à six heures et demie du matin, nous
montâmes à cheval pour nous rendre à El-Ambak, où les
voitures du désert de la compagnie nous attendaient pour
continuer jusqu’à Suez. Nous traversâmes le tracé du
canal maritime pour longer sa rive gauche jusqu’à un
endroit où des vestiges d’anciennes constructions marquent
¿’emplacement du Sérapéum ou temple de Sérapis.
D e là , nous nous dirigeâmes un peu vers l’ouest pour
gagner El-Ambak, où la Compagnie a établi une station.
Vis-à-vis, sont les ruines d’une ville dont le nom n’est
pas parvenu jusqu’à nous. Les auteurs de l’itinéraire de
l ’Orient, y placent l’ancienne Arsinoë qui est marquée
sur les cartes de la Compagnie, à une grande distance
de là, un peu au nord de Suez, sur la côte d’Asie. Nous
trouvâmes les voitures qui avaient dû faire un grand
détour à cause de la difficulté des chemins que nous
avions suivis. Après nous être reposés un instant et
avoir pris le café, nous montâmes en voiture. Il y avait
des chevaux pour ceux qui le désiraient.
El-Ambak est situé à la pointe nord des lacs amers.
Ces lacs consistent maintenant en un bassin desséché et
dont le niveau est inférieur à celui de Suez. Evidemment,
les eaux de là mer Rouge les couvraient dans les temps
anciens ; c’est par suite de- l’exhaussement de toute la
partie située au nord de Suez et dans une étendue d’environ
seize kilomètres, qu’elles ont cessé d’y arriver. Les
débris des corps marins qu’on trouve dans le bassin de
ces lacs, sont absolument les mêmes que ceux que nous
voyons aujourd’hui dans la mer Rouge. Ce bassin a une
étendue de près de quarante kilomètres du nord au sud.
De l’est à l’ouest, sa largeur varie de quatre à huit kilomètres.
L’aspect du bord occidental que j’ai pu bien
examiner, démontre que les eaux ont occupé un espace
plus étendu. A partir de la hauteur de son tiers nord
jusqu’à la pointe méridionale, tout le sol est une espèce
de mosaïque formée de petits cailloux roulés. Ce sont des
silex magnésiens nomméspar les Arabes,pierres de savon,