inaccessibles, et cette position est encore reconnaissable
à Byr-Soueys, où un coude de la mer se joint à la haute
chaîne du mont Attaka et semble fermer le désert; le
troisième jour, Dieu leur ordonna de revenir sur leurs pas
et de camper devant Hahiroth ; cette ville existe encore
sous le nom de Hadjéroth. C’est à peu près vis-à-vis de '
ce lieu que les Israélites passèrent la mer Rouge à pied
sec ; c’est là que s’est formé, en effet, un ensablement qui
a séparé cette mer du vaste bassin qui la borne au nord,
et avant que cet ensemblement ne fût complet, il a dû
n’être qu’un bassin guéable à marée basse. Moïse, qui
avait longtemps habité les bords de la mer Rouge, ne
devait pas ignorer cette particularité ; il en profita pour
sauver le peuple de Dieu des armes du Pharaon égyptien
(i). » Je signalerai d’abord une impossibilité dans
cette prétendue marche du peuple hébreu. D’après ce qui
précède, la seconde ¡-station, encore reconnaissable à Byr-
Soueys, aurait dû se trouver au-delà de la ville de Suez,
et les Israélites y seraient arrivés le second jour de leur
départ de Ramessès. Mais la distance est trop considérable;
il suffit de visiter les lieux jtour ne conserver
aucun doute à cet égard. Ensuite, pour se porter de
Byr-Souevs à Hahiroth, ils auraient mis cinq jours, ou
quatre si on veut leur accorder un jour de repos ; or, si
le Phihahiroth de la Bible devait correspondre à l’em(
l) Egypte.
placement sur lequel nous trouvons le fort Agerout,
éloigné de Suez de moins de deux lieues, l’espace à parcourir
eut été bien court pour nécessiter quatre à cinq jours
de marche. Il n’est pas à supposer que Moïse se soit arrêté
inutilement, lui qui avait tant hâte «de quitter l’Egypte.
Ce qui a probablement embarrassé Champollion , c’est
le texte même de la Bible... Profectique de Socoth cas-
trametfiti sunt in Etham in extremis finibus solitudinis.
Étant donc sortis de Socoth, ils campèrent à Etham, à
l’extrémité de la solitude (1). Il a donc été amené à reculer
cette station jusqu’à cet endroit où le désert situé
au sud de Ramessès , semble être arrêté par un coude de
la mer qui se joint à l’Attaka. Mais il est évident que
ce texte de la Bible doit être interprété tout autrement.
Étham se trouvait à l’extrémité d’un autre désert, celui
de S ur, mais à son extrémité ouest, sur les confins de
la Basse-Égypte. Nous ne voyons pas que pour y arriver,
les Israélites durent traverser un désert, ce que Moïse
si scrupuleux, aurait très-probablement rapporté, comme
il fait connaître que c’est après avoir erré pendant trois
jours dans le désert, qu’ils arrivèrent à Mara. Le savant
auteur que j ’ose contredire, n’admet pas ici une intervention
divine • pour lu i , il n’y a eu aucun miracle ; les
Israélites passèrent simplement la mer dans un endroit
où un ensablement avait formé un gué mis à sec pendant
(1) Exode, chap. XIII, vers. 20.