feuillets in-80, renferme les cent cinquante psaumes de
David. Il est attribué à sainte Tbécla. Nous passâmes
ensuite dans une chambre entourée de divans, où on nous
offrit le café et des confitures. De là, nous nous rendîmes
sur une terrasse pour examiner la position des montagnes
qui nous environnaient. Nous quittâmes ensuite le couvent,
et nous nous dirigeâmes vers notre campement que
nous trouvâmes établi à l’entrée du Wadi-Cho’Aïb, à peu
de distance du cimetière arabe.
Après le dîner, je me rendis au couvent avec MM. Zi-
zinia et d’Oultremont. J ’avais remarqué, le matin, un
grand nombre de pèlerins ; je ^m’informai à quelles nations
ils appartenaient; et j ’appris qu’ils étaient Russes
et au nombre de quarante-deux. Il paraît que la plupart
des pèlerins qui se rendent au Sinaï, sont Russes;
plus rarement, il y vient des Grecs; on n’en voit presque
jamais d’autres pays.
je visitai quelques quartiers que je n’avais pu bien
voir le matin. Celui des pèlerins est assez remarquable
en ce qu’il est divisé en plusieurs catégories de chambres
appropriées aux diverses conditions des visiteurs. Près
de ce quartier, est un grand puits dont l’eau ne sert que
pour les lavages et les nettoyages ; celle du puits de
Moïse est employée comme boisson et pour la préparation
des aliments.
Il y a dans l’enceinte même du couvent, une mosquée
assez grande et où les Arabes des environs se rendent
pour remplir leurs devoirs religieux. Cette protection que
les moines doivent accorder aux Mahométans, leur est
imposée dans l’acte par lequel Mahomet leur a concédé
les privilèges dont ils jouissent.
Je recueillis plusieurs renseignements sur la vie que
mènent les religieux de ce célèbre couvent. Il ne leur
est pas permis, depuis le lever jusqu’au coucher, de rester
un seul instant en repos. Lorsqu’ils ne sont pas à
1 église ou occupés avec les étrangers, ils doivent travailler
à tout ce qui a rapport aux besoins, à l’entretien de
la communauté. Pendant les courts instants qui leur
sont accordés pour se livrer au sommeil, ils n’ont pour
reposer leurs membres fatigués, qu’une simple natte
étendue sur le sol. Leur alimentation se compose de
mauvais pain, de légumes cuits dans de l’eau ; leur boisson
est de 1 eau pure. Je dois ajouter qu’ils ont dans
1 année, neuf mois de Carême. Jamais, il ne peut leur
être accordé de la viande, du bouillon, du poisson, des
oeufs, du laitage. Malgré une vie aussi austère, ils se
portent en général bien, et beaucoup parviennent à une
grande vieillesse. Ces privations, cette continuelle pénitence,
leur sont imposées pour implorer la miséricorde
divine en faveur de ces hommes du monde plongés dans
les délices et les plaisirs. Ils nourrissent tous les Arabes
des alentours qui viennent, chaque jour, recevoir une
ration de pain, des légumes et des fruits provenant des
jardins. En parlant de leur p a in , j’ai dit qu’il était