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La salle principale est assez bien conservée , mais la
toiture est enlevée. Dans une autre salle, on voit deux
marbres noirs dont l’un présente une forte dépression en
forme de pied; c'est, dit-on, l’empreinte d’un pied nu
de Mahomet. Sur l’autre marbre, il y a deux dépréssions
de même forme , moins profondes, quon considère comme
les empreintes de sés deux pieds , mais chaussés. Deux
tombeaux, ceux de Kaït-Béy et de sa fille, sont dans la
même salle. Le premiér est garanti par un grillagé en
bois et est surmonté de grandes lampès fort anciennes et
d’oextfs d’autruches peints. Un troisième tombeau est1 dans
uné espèce de corridor , et il soutient le mur qu’on a
élevé pour séparer en deux la salle dans laquelle il a été
construit. C’est celui de la femme de Kaït-Beÿ.
La sallfe qui contient les deux marbrés et les deux tombeaux,
est pavée eri marbres ët porphyres de diverses
formes, composant une magnifique mosaïqué. Les murs ,
jusqu’à une cërtaine hauteur, sont recoüvérts dé plaqués
de marbre et de porphyre, parmi lësquellés il s’en trouve
de superbes et de grandes dimensions. Les mosaïques
sont en assëz mauvais état pour qu’il soit facile de s’en
procurer quelques pièces.
L’impression qu’on éprouvé à là vue de tant de magnificence
et de désolation, est pénible et profonde. On
ne s’éloigne qu’en formant des voeux afin de voir arriver au
pouvoir, un prince éclairé, assèz ami des arts pour conserver
à son pays des monuments qui en font l’ornement
et la gloire. La destruction est immense, des pertes sont
irréparables, mais il est possible encore de sauver bien
des chefs-d’oeuvre d’une des époques les plus célèbres de
l’art architectural en Égypte. Le souverain qui attachera
son nom à une telle entreprise, aura bien mérité de son
pays et de toutes les nations civilisées ; sa mémoire vivra
aussi longtemps que les monuments qu’il aura conservé.
Je me promis dé ne pas quitter l’Égypte sans aller
revoir ces beaux monuments, et je tins parole.
Rentrés en ville, nous nous sommes rendus à la mosquée
Gâm’a el-Azhar qui est une école, une université,
un hospice. Dans la vaste cour, nous trouvâmes une
quantité d’enfants, de jeunes gens, accroupis , écoutant
les leçons qui leur étaient données par de nombreux professeurs.
On nous a assuré que de toutes les parties de
l’Orient, on accourait pour entendre les savants que noms
avions devant nous. On nous montra les divers quartiers
réservés aux élèves de chaque nation. Ils consistent en
des salles construites dans les portiques de deux côtés de
la cour, entre les beaux piliers en marbre, porphyre,
granit, qui en soutiennent les arcades.;Des sommes considérables
sont allouées afin de couvrir les dépenses occasionnées
pour aider les élèves nécessiteux, entretenir
un grand nombre d’aveugles et d’infirmes.
A deux heures de l’après-midi, Son Altesse Royale a
reçu la visite de Son Altesse Ismaïl-Pacha, neveu du
Vice-Roi, Prince héréditaire.