ragées par une semblable détermination ; mais une inr
fluence pernicieuse, l’intimidation, une certaine défiance,
ont empêché la réalisation de ce projet.
J ’ai cru devoir adopter pour cet ouvrage, la forme
d’un journal, comme étant celle qui se prête le mieux à
un exposé complet et méthodique. Les diverses partiçu-,
larités d’un voyage, si nombreuses lorsqu’on visite des
contrées lointaines et riches en souvenirs, sont ainsi
présentées dans l’ordre où elles se sont succédées, et avec
les réflexions qu’elles ont inspirées.
Ce voyage dont je donne la relation, est réellement
celui de Son Altesse Royale Monseigneur le Duc de
Brabant, car, moi, je n’ai pu guère que l’accompagner
partout où elle a jugé convenable de se rendre. Mais pour
ce qui est des'souvenirs, des impressions , des pensées ,
Son Altesse Royale y est entièrement étrangère. J ’ai exprimé
ce que j ’ai senti, j ’ai exposé mes propres réflexions.
Si quelques-unes de mes appréciations sont reconnues
inexactes, erronées, moi seul devrai en supporter toute
la responsabilité.
CHAPITRE PREMIER.
DE LIÈGE A ALEXANDRI E .
MARSEILLE. — LE DüPLEX ET SES PASSAGERS. — NOTRE-DAME DE LA GARDE. __
PORT DE TOULON ET LES ILES D’HYÈRES. — DÉTROIT DE BONIFACIO ; LES CÔTES
DE LA CORSE E T DE LA SARDAIGNE. — ILES D'EOLE ; LE STROMBOLI. — CHA-
RYBDE ET SCYLLA. — DÉTROIT DE MESSINE. — MESSINE. — QUAI. — HOTEL
DE VILLE. — CATHÉDRALE. — SAINT-GRÉGOIRE. — SAINT-NICOLAS. — SAINT-
ETIENNE. — REGGIO. - ASPROMONTE. — UN ORAGE EN MER. — ARRIVÉE
DEVANT ALEXANDRIE. — ASPECT DE LA CÔTE.
Heureux de pouvoir visiter cette fameuse Egypte et
de réaliser un des rêves de ma vie, j ’acceptai avec empressement
1 offre qui me fut faite d’accompagner Son
Altesse Royale Monseigneur le Duc de Brabant, qui se
proposait d’aller étudier ce merveilleux pays. Je m’estimais,
en même temps, extrêmement honoré de me voir
choisi par 1 héritier du trône, comme son médecin; j’appréciais
combien était grande cette confiance qui m’était