est muré. Une porte avec un fort linteau conduit dans le
sékos qui donne entrée à l’adyton et à deux chambres
latérales, suivies chacune d’une chambre plus petite.
Plusieurs chambres voûtées, bâties en briques crues,
s’élèvent autour^du temple, et semblent avoir ’été autrefois
habitées par des prêtres chrétiens. Le sanctuaire
recevait le jour par une ouverture pratiquée dans le plafond
; les quatre chambres latérales étaient éclairées de
la même manière.
Vers trois heures, nous arrivâmes devant Derr, ville
d’une population de 2,000 habitants, résidence du Kâ-
chef, et située sur la rive orientale. En cet endroit, le
fleuve est divisé en deux bras par une île de sable recouverte
pendant les hautes crues. Le bras droit a peu
de profondeur, particulièrement du côté de l’île. Nous
avons dû être transportés chacun par deux hommes ,
jusqu’à une cange qui nous attendait pour nous mener
sur la rive.
La ville de Derr est bâtie dans une belle plaine très-
élevée au-dessus du niveau du Nil, et entièrement ombragée
par de magnifiques palmiers et de forts acacias.
La plupart des maisons sont dans un bouquet de palmiers
entouré d’un mur en terre. Rien n’est plus pittoresque
que cet endroit, qui offre un aspect différent de
tout ce que nous avions encore vu. La maison du Kâ-
chef est sur le bord du Nil et précédée de son divan,
c’est-à-dire d’une espèce de cour ombragée, entourée de
bancs en terre.
Nous avons traversé toute la ville pour aller visiter
un vieux temple situé derrière le cimetière. Nous remarquâmes,
dans oe cimetière, une particularité que nous
n’avions encore observée nulle p a rt, et qui est un reste
des usages de l’ancienne Egypte. A la tête de la plupart
des tombes, était placé un large plat en terre dans lequel
les parents venaient déposer des offrandes.
Le temple est entièrement creusé dans la montagne
et se trouve dans le plus grand état de délabrement. La
vue de ce temple caverneux, derrière un cimetière, a
quelque chose de saisissant et inspire une mystérieuse
terreur. Une belle façade conduit au portique soutenu
par des piliers auxquels sont adossés des colosses assis
et couronnés de la mître. Dans la porte qui sépare le
sékos du sanctuaire, on a représenté un globe aîlé ou
1 oeuf du monde. Dans le sanctuaire, on voit quatre figures
assises taillées dans le» roc. Des deux côtés, sont des inscriptions
chrétiennes qui indiqueraient que des tombeaux
y ont été creusés.
M. le vicomte Zizinia présenta à Son Altesse Royale,
un des notables de l’endroit avec lequel il était en relations.
Son Altesse voulut bien l’honorer d’une visite. La
chambre dans laquelle nous fûmes introduits, était obscure,
non pavée et sale. On nous ofltit un café auquel il
nous fut impossible de toucher, car pour le rendre sans
doute meilleur, on l ’avait aromatisé avec des clous de
girofle et de la cannelle.