CHAPITRE SEPTIÈME.
DE THÈBES A LA PREMIÈRE CATARACTE.
ASPECT DO PAYS. — ERMENT ; TEMPLE D’HERMONTHIS. — ESNÈH ; SON COMMERCE.
— DANSEUSES. — TEMPLE. — QUAI. — COUVENT COPTE. — OISEAUX. —
EL KAB. — EDFOU ; SES TEMPLES. — MONTAGNE DES TEMPÊTES. — GÉBEL-
SILSILÈH. — KOUM-OMBO ; SES TEMPLES. — ILE BYBAN OU MANSOURIÈH. —
KOUBANYÈH. — GRANIT DE SYÈNE. — ASSOUAN OU SYÈNE.
Il était huit heures du soir, lorsque le vapeur se remit
en marche. L’aspect du pays conserve* à peu près les
mêmes caractères. Des masses du calcaire de la chaîne
lybique, on voit s’élever, de distance en distance, des cônes
de grès blanchâtre qui, de loin, ont l’apparence de pyramides.
Des bouquets de dattiers et d’un autre palmier
nommé Doum ou Doumier, animent les bords du fleuve,
et couvrent de leur ombre, des misérables villages dont
les huttes sont presque sous terre, de sorte qu’il faut y
faire attention pour les distinguer. Nous avions déjà vu
le palmier-Doum avant notre arrivée à Thèbes, mais il
paraissait chétif, sans doute parce qu’il n’était pas encore
sous la température qui lui convenait. Plus bas que
Thèbes, et surtout à partir d’Erment, il prend un plus
fort développement et commence à mûrir ses fruits. Ce
palmier a un port bien différent de celui du dattier ; son
tronc se divise en plusieurs branches ; son fruit ressemble
à la noix de Coco, mais il est beaucoup plus petit. .
Nous passons devant le village d’Erment qui occupe
l’emplacement de l’ancienne Hermonthis. Il est situé sur
la rive occidentale du N il, et à une distance de quelques
centaines de pas. Tout l’espace qui le sépare.du fleuve,
est jonché de ruines, de débris de colonnes, de pierres
couvertes d’inscriptions. Hermonthis était anciennement
un chef-lieu de province, un nome comme on disait alors.
Elle a été la résidence d’un Évêque. Parmi ses habitants
actuels se trouvent encore des chrétiens qui ont en grande
vénération, le tombeau de saint Georges. Leur église,
bâtie avec des ruines de l’ancienne ville, est < ornée de
belles colonnes corinthiennes.
Près de ce village, sont les ruines d un temple remarquable
par l’élégance de ses colonnes et ses belles sculptures
peintes des plus vives couleurs. Les sujets qu’elles
représentent sont du plus haut intérêt. On voit, entre
autres, une girafe et une figure de femme q u i, dé ses
pieds et de ses mains étendus, forme comme le cadre
d’un grand tableau dans lequel sont tracés les signes du
zodiaque.
Au Sud de ce temple, est un grand bassin pavé en pierres