Je n’ai trouvé, à Àssouan, qu’un très-petit nombre de
Coptes. La plupart des habitants sont des fellab, des
Barâbra et des Ababdèh. Les Ababdèh errent dans les
déserts, de la Haute-Égypté , vers la mer Rouge ; ils
vivent de leurs troupeaux et du commerce. Ils fréquentent
les principaux marchés de la Haute-Égypte et
descendent même jusqu’au Caire. Un certain nombre
quittant la vie nomade , se sont fixés dans quelques
villes et villages, tels que Edfou, Assouan. Ils ont le
teint très-basané ; leur conformation physique se rapproche
de celle des Européens.
Le soir, pendant notre dîner, une douzaine d’Arabes
vinrent sur la barque de Son Altesse Royale, pour faire
entendre leurs chants. Cette barque, amarrée à côté du
vapeur, était placée de manière à ce que les chanteurs
se trouvassent sous les fenêtres du salon. Quelques-uns
accompagnaient avec le tar et le daraboke ; les autres
frappaient en mesure les paumes des mains l’une contre
l’autre. Lorsque nous avons visité l’île de Capri, près
de Naples, nous avons remarqué, que les femmes , en
dansant la tarentelle, joignent ce dernier accompagnement
à celui du tambourin.
Le 6 , au matin, nous sortîmes de bonne! heure, car
nous avions beaucoup à voir. Le but principal de notre
excursion, était l’île de Philse. Nous passâmes sur 1 emplacement
de la ville arabe, dont il ne reste que des
décombres et une partie des murailles en granit avec
de larges fossés devant et derrière. Cette ville était
bâtie en amphithéâtre sur le versant,de la montagne,
disposition unique en Egypte, où toutes les villes sont
dans des plaines. Ainsi, à côté de la moderne Assouan,
nous trouvâmes Remplacement de la ville romaine qui est
probablement l’ancienne ville Égyptienne, et celui de la
ville arabe.
Au sud de ces ruines, nous traversâmes le cimetière qui
a une grande étendue et près duquel s’élèvent plusieurs
mosquées très anciennes. Beaucoup de tombes sont recouvertes
d’un petit monument en briques, surmonté d’un
dôme tapissé de boue séchée Les rochers situés à l’est,
sont percés d’un grand nombre de tombeaux. Il parait
que c’était l’ancienne nécropole.
Nous nous engageâmes ensuite dans des chemins pierreux
et sablonneux,, entre d’énormes blocs , au milieu de
ces carrières de granit d’où, on a extrait les matériaux de
ces monuments, de ces colosses et obélisques, que nous
admirons encore après un si grand nombre de siècles.
Après une marche de plus de deux heures, nous attei-
gnîmes.la rive du Nil, au-dessus de la cataracte, dans
un site présentant une belle végétation, et où de forts
palmiers, de magnifiques sycomores, ombragent des huttes
de fellah. Là, s’élève un couvent de Franciscains de
Terre-Sainte, sous la protection de l’Autriche. Le bâtiment
est un grand carré avec cour O centrale et n’ayant
qu’un rez-de-chaussée. Nous ne devinâmes point quelle