pierre dite d’Horeb, celle que Moïse frappa de sa verge
pour en faire sortir de l’eau. Ce Wadi est entre le mont
Ste-Catherine et le mont de Moïse, au-dessous du sommet
de ce dernier, lequel porte le nom d’Horeb ou Safsafèh.
Cette pierre est un gros bloc de granit blanchâtre d’une
extrême dureté, qui paraît avoir roulé du Safsafèh. Il
n’est pas dans le fond de la vallée, mais à une certaine
hauteur sur la pente de la montagne. Il mesure deux
mètres et demi en longuèur, à peu près deux en hauteur,
et un et demi en épaisseur. Sur sa face antérieure,
c’est-à-dire, celle qui regarde le fond de la vallée, on voit
onze fentes horizontales dont le bord inférieur a été usé
et arrondi par l ’écoulement des eaux. Il y a quatre
fentes semblables sur la face postérieure. Ces fentes .qui
se prolongent dans toute la largeur de la pierre, n’ont
qu’une profondeur de trois à six centimètres. Les moines
m’ont assuré que les fentes antérieures seules ont donné
de l’eau. Ils n’ont pu m’expliquer sur quelle donnée est
basée cette opinion ; la vérité est qu’il n’y a aucune différence
entre toutes ces fentes. Je détachai de cette pierre,
quelques petits fragments que je rapportai comme souvenir.
En débouchant du Wadi-Ledja dans la plaine d’Er-
Rahah, on voit deux beaux jardins clôturés de murs en
blocs de granit, et appartenant aux moines. On dit qu’ils
sont les restes de deux anciens couvents qui portaient les
noms de saint Pierre et de saint Paul, et de sainte
Marie de David. Plus loin, est l’endroit où la terre
s’entrouvrit pour engloutir Korah, Dathan et Abiram.
A quelque distance de l à , s’élèvent trois magnifiques
cyprès. Contournant le Gébel-Safsafèh, pour nous
diriger vers notre campement, on nous montra un trou
dans le. rocher et à fleur de sol, lequel, prétend-on , a
servi à Aaron pour couler le Veau d’Or. Ce trou a la
forme d’une pyramide quadrangulaire irrégulière, de
sorte qu’il ne peut avoir été le moule dans lequel le
Yeau d’Or a été coulé, mais l’endroit où le moule a été
placé pendant l’opération. A l’entrée du Wadi-Cho’aïb,
à son point de jonction avec un autre Wadi qui se dirige
vers le nord et nommé Ech-Cheikh, est une petite éminence
sur laquelle Aaron se plaça pendant que les Israélites
dansaient autour du Yeau d’Or. Plus loin, dans le
Wadi, à quinze minutes dü couvent, est le rocher sur
lequel Moïse brisa les tables de la loi.
Le 8 , nous devions faire l’ascension du Gébel-Mouça.
Cette montagne qui est le Sinaï de la Bible, est située
au sud du couvent. Elle est surmontée de deux pics dont
le principal, élevé de six cent cinquante mètres au-dessus
du couvent, est celui sur lequel Moïse a reçu les tables
de la loi. Deux chemins y conduisent. Un a été construit
par Abbas-Pacha, et permet de parvenir à âne ou à dromadaire,
jusqu’à un grand plateau situé au tiers supérieur
du pic. C’est celui que nous suivîmes.
Nous partîmes du couvent vers neuf heures du matin,