rien , toutes les parties furent l’objet d’un examen très-
attefitif.
Nous visitâmes ensuite le tombeau de Bruce ou des
harpistes qui renfermait les restes de Ramessès III. Le
nom de Bruce lui a été donné, parce que ce voyageur est
le premier qui en a parlé. C’e s t, du reste, un des plus
anciennement connus, car il a été ouvert du temps des
Ptolémées. Il n’est donc pas étonnant que le sarcophage
qui est en beau granit de Syène, ait été trouvé vide. Il
n’est plus aujourd’hui dans le tombeau, il a été transporté
au Musée britannique. Ce qui a fait donner à ce tombeau
le nom des harpistes, c’est que, dans la dernière chambre,
on voit figurés deux musiciens jouant de la harpe devant
une divinité.
Ce tombeau est surtout intéressant parce qu’on y
trouve différents tableaux qui nous initient à quelques
détails de la vie domestique des anciens Égyptiens.
Ainsi, la préparation des aliments, la cuison du pain,
sont représentées de manière à nous donner une idée
exacte de ce qui se pratiquait alors. Les parois de
toute une salle nous montrent les armes diverses et les
instruments de guerre des Égyptiens. Dans une autre
salle, sont représentés des objets d’ameublement et de
luxe. Ils sont d’un fini, d’une délicatesse bien propres
à nous convaincre que, dans ces temps anciens, l’industrie
et les arts étaient parvenus à un haut degré de
développement et de perfection.
Ce tombeau qui porte le numéro 1 1 , n’est pas aussi
bien conservé que celui de Sésostris. Beaucoup de peintures
et sculptures sont fortement endommagées bien
que non méconnaissables. Il ne descend pas à plus
d’une trentaine de pieds au-dessous du niveau de la
vallée. Sa longueur est d’environ quatre cents pieds.
Nous sommes revenus par le même chemin, mais un
peu avant d’arriver à Kournah, nous avons tourné vers
la droite, pour venir déboucher dans la plaine, au pied
de la colline de Drah Âbou-Négah. Pour nous rendre
à la demeure de M. l’ingénieur Cabet où Son Altesse
Royale désirait voir plusieurs antiquités qui y étaient
déposées, nous traversâmes une partie de la plaine qui
est, de ce côté, toute couverte de sable et présente un
grand nombre d’excavations sépulcrales. Nous fîmes
sauver plusieurs chacals. La demeure de M. Cabet est
au pied de la colline d’Assasif, et entourée d’un mur en
briques. Dans la cour, dans plusieurs hangars, se trouvaient
des caisses de momies plus ou moins détériorées ;
une seule contenait un corps, mais il ne présentait
plus qu’une masse informe enveloppée de bandelettes.
Les autres objets étaient insignifiants, et ne valaient
guère la peine de fixer l’attention.
En nous dirigeant vers le Ramesseïon, nous passâmes
devant un endroit où on pratiquait des fouilles qui
avaient mis à découvert l’entrée d’un grand tombeau
qu’on allait pouvoir incessamment ouvrir.