et que leurs produits sont d’une médiocre qualité. M. Zi-
zinia, possesseur de tan t, de si beaux jardins et vergers,
faisait venir dEurope, les poires', les pommes, etc.,
dont il avait besoin.
Alexandrie est une ville sémi-européenne, sémi-orien-
tale. On y trouve les mêmes usages, les mêmes toilettes
que dans nos principales villes, mais les costumes européens
forment un bien grand contraste avec ceux des Orientaux.
Une des particularités les plus frappantes , est le
voile qui cache la figure des femmes. Il ne faut pas croire
qu’il n’est porté que par les Musulmanes ; c’est une coutume
répandue parmi toutes les Orientales, quelle que
soit la religion qu elles professent. La première fois que
je suis entré dans une église chrétienne, je suis resté
stupéfait à la vue de ces figures voilées que je ne m’attendais
pas. à trouver dans un semblable lieu. Le turban,
le tarbouch, sont aussi communs à tous les Orientaux. Le
dernier a même été adopté par les Européens comme
étant une coiffure très-commode, car lorsqu’on le porte ,
on peut toujours pester couvert , même en présence du
souverain et dans les temples.
Chez les Mahométanes, le port du voile est un précepte
de leur religion ; leur figure ne peut être vue que de leurs
maris et de leurs très-proches parents. Si les Orientales
qui ne professent pas le mahométisme-, sont voilées dans
les rues et lieux publics, ce n’est que par suite d’un ancien
usage. Chez elles, dans les réunions particulières ,
elles se montrent avec le même sans-gêne que les Européennes.
J ’en excepte, cependant , les femmes coptes qui
restent toujours voilées devant les étrangers.
J ’ai rencontré à Alexandrie, des personnes dont la
connaissance m’a été d’un précieux secours pour mes
études, et mes excursions. Je me souviendrai toujours de
notre vice-consul au Caire, M. Jean Eïd, qui était venu
. à Alexandrie se mettre à la disposition de Son Altesse
Royale Monseigneur le Duc de Brabant. Mourad-Bey,
aujourd’hui Pacha, un des membres du Grand-Conseil,
représentait Son Altesse le Vice-Roi auprès de Monseigneur
le Duc de Brabant, Dans ses nombreux moments
de loisir, il m’a rendu des services dont je garderai toujours
le souvenir. Mourad-Bey a été envoyé en France
par le gouvernement égyptien, pour y faire ses études.
C’est un homme fort instruit et très-capable. Il a épousé
une des filles de Soliman-Pacha, ancien colonel français
nommé Selves, natif de Grenoble, appelé en Egypte par
Mohammed-Ali pour organiser sa cavalerie. M. Blondel,
' français, chancelier du consulat, s’est montré envers moi
d’une extrême obligeance. Un compatriote, M. Defoer
de Jodoigne, secrétaire-intendant du jeune prince Tous-
soum, fils de Saïd-Pacha, m’a plusieurs fois accompagné
lorsque je désirais parcourir le dédale des rues étroites
et tortueuses du quartier turc. J ’ai assisté avec lui à une
représentation du cirque Soulié que j ’avais déjà vu à
Tournav, en 185§L Enfin, je ne dois pas oublier M....