briques et de fragments de granit ; c’est l’emplacement
de Dapbné. Plus loin, dans la même direction, sur la
branche tanitique, on trouve des restes imposants de l ’ancienne
capitale de la Basse-Égypte, résidence d’une dynastie
des Pharaons, où est né Moïse, où il a été exposé.
C’est la Tsohan, Tanis ou Taphiiis des hébreux, dont
Moïse place la fondation sept ans plus tard que celle
d’Hébron (1) ; les Grecs la nommaient aussi Tanis ; aujourd’hui,
son nom est San. Ce lieu est fameux dans
l’antiquité par sa grandeur, par les monuments des rois
et lés prodiges que Moïse fit , en présence de Pharaon ;
les prophètes avaient prédit sa ruine... Je mettrai le feu
dans Taphnis... Le jour deviendra tout noir à Taphnis,
lorsque j’y briserai le sceptre d’Égypte et que j’y détruirai
le faste de sa puissance. Elle sera couverte d’un nuage,
et ses filles seront emmenées captives. Dabo ignem in
Taphnis... Et in Taphnis nigrescet dies, cùm contrivero
ibi sceptra Ægypti et defecerit in eâ superbia potentiæ
ejus : ipsam nubes operiet, filiæ autem ejus in captivi-
tatem ducentur (2). On voit encore sept obélisques de
granit renversés et brisés, des monolithes funèbres brisés,
des fragments de colonnes et de vases magnifiques, des
briques de différentes sortes, des morceaux de verre et de
(1) Nam Hebron septem annis antè Tanim Urbem Ægypti condita est.
Car Hebron a été bâtie sept ans avant Tanis ville d’Ëgypte. (Nombres,
chap. XIII, vers. 23.)
(2) Ezéchiel, ch. XXX, v. U et 18.
cristal, etc., etc. La plupart de ces ruines se trouvent dans
l’intérieur du forum de la ville qui avait deux entrées,
l’une à l’est, l’autre à l’ouest. Ces lieux ne sont plus
habités maintenant que par des Arabes. Les fouilles de
Mariétte-Bey ont amené des découvertes précieuses ;
c’est là qu’a été trouvée cette belle statue en bois que
nous avons vue au musée du Caire. Les murs d’enceinte
ont été entièrement déblayés et existent encore partout
jusqu’à une certaine hauteur. Ces ruines sont les plus intéressantes
que nous a laissées l’ancienne Egypte, car
elles nous donnent une idée] exacte de ce qu’était cette
ville mémorable.
Au nord-est de Kantara, et à une distance de trois
quarts de lieue, sont encore les ruines d’une grande
ville. On a donné à ce lieu le nom de Tell el-Hèr, mais
on n’est pas bien certain sur celui qu’il portait anciennement.
On croit que ces ruines sont celles de Magda-
lum de la Bible; mais comme je le démontrerai plus
loin en parlant de la marche des Israélites à leur sortie
d’Égypte, cette ville devait être située beaucoup plus
au Sud, devant les lacs amers ou à proximité. Ces
ruines sont considérables ; on trouve un obélisque encore
debout et bien conservé, une grande quantité de poteries
brisées, des vases, des statuettes en bronze, en
terre, des bas-reliefs. La nécropole est surtout intéressante
en ce qu’elle était entière lors de sa découverte.
Elle renferme beaucoup de caveaux en briques cuites,