triarche d’Alexandrie qui est absolument indépendant et
est en Egypte, pour les Grecs schismatiques, un véritable
pape. On lui donné le titre de béatitude, et entre autres
qualifications qu’il s’attribue, sont celles de lumière de
Y Orient, juge de l’univers. Il a sous sa juridiction, un archevêque
et cinq évêques. Je dois ajouter que ses revenus
sont immenses. Il est donc infiniment probable que les conditions
dans lesquelles est placé ce Patriarche, constituent
un puissant obstacle à la réunion à l ’église romaine.
Le costume de ville des prélats ne diffère de celui des
autres prêtres, qu’en ce que les premiers portent un capuchon
et l’anneau pastoral. Je me suis trouvé chez M. le
comte Zizinia à côté d’un évêque grec, celui de Péluse,
que je prenais pour un prêtre de rang inférieur.
Sur je rivage du port neuf, sont ces deux obélisques
connus sous le nom d’aiguilles de Cléopâtre, bien qu’ils
soient antérieurs à cette princesse, de plus de seize siècles.
Ce nom leur a, sans doute, été donné en mémoire de
Cléopâtre qui les fit venir d’Héliopolis pour décorer un
temple qu’elle fit élever à César et dont on Voit encore
des ruines. Ces deux monolithes sont en beau granit de
Syène. Un seul est encore debout et est simplement posé
par sa base taillée en pyramide quadrangulaire, sur une
espèce de piédestal consistant en une grosse pierre légèrement
excavée. Mon guide m’assura qu’elle avait été ainsi
placée par un géant qui ne s’était, pour cette opération,
servi que d’une main. Sa partie inférieure est très endommagéè
par suite de cette manie qu’ont beaucoup de
voyageurs d’emporter des fragments des curiosités qu’ils
visitent. L’autre aiguille est renversée et presque entière-
ment couverte de sable. Elle avait été, comme on sait,
donnée au gouvernement, anglais par Mohammed-Ali,
mais on trouva tant de difficultés pour la transporter,
qu’on y renonça. Ces deux aiguilles sont couvertes d’hié-
roglvphes assez bien conservés. Elles portent le cartouche
de Touthmès III.
La colonne de Pompée est située hors la porte du Nil,
au delà du cimetière arabe, sur une éminence près d’un
village. Elle est du même granit que les aiguilles de
Cléopâtre. Ce n’est pas un monolithe, car elle est formée
de trois pièces: le piédestal, le fût et le chapiteau. Elle
repose sur un tas de gros blocs mal joints et sans aucun
ciment, et on est étonné qu’elle se maintienne ainsi.
Son piédestal est dans un état déplorable, car les arabes
qui ont leurs habitations à proximité, en détachent à
coups de marteau, des fragments pour les vendre aux
voyageurs.
On ne sait pas trop pourquoi on a donné à cette colonne
le nom de Pompée. D’après une inscription grecque
quelle présente, il est certain qu’elle fut érigée en l’honneur
de Dioctétien.
Pour mes courses à l’extérieur de la ville, je me
servis tantôt d’un âne, tantôt d’une voiture, mais autant
que possible d’une voiture. Lorsqu on monte un â n e ,