des oeufs. Un canal qui traversait autrefois l’ancienne
ville, s’est changé en un bras du Nil èt a formé la grande
île Bybân ou Mansourièh.
La muraille qui entoure les temples, est d’une prodigieuse
épaisseur, et a plus de quatre cent soixante pieds
de tour.
Le grand temple est bâti en grès très-fin et de couleur
jaunâtre. Les blocs sont joints par un ciment rouge et des
chevilles faites de bois de sycomore et enduites de bitume.
L’édifice est très-délabré; les parties les mieux conservées,
sont le portique et la salle qui le suit. Ses colonnes
sont d’une énorme grosseur ; elles n’ont pas moins de
vingt pieds de circonférence. Il diffère de tous les autres
temples égyptiens, en ce qu’il est séparé dans toute sa
longueur, en deux moitiés symétriques, et en cejque l’axe
au lieu de passer par une suite d’ouvertures, traverse les
colonnes mêmes et les massifs ; ainsi, deux rangées parallèles
de portes s’élèvent à droite et à gauche. Cette
singulière disposition l’a fait considérer comme deux
temples accolés, ayant chacun son portique, son sanctuaire,
etc.
Toutes ses parties sont couvertes d’hiéroglyphes et de
peintures. Un des plafonds est assez bien conservé; il est
peint en bleu ; sa décoration représente des vautours gigantesques,
oiseaux consacrés à Osiris à qui le temple
était dédié. Les hiéroglyphes sont peints avec les quatre
couleurs égyptiennes qui sont, le bleu, le vert, le rouge et
•le jaune. Bien que ces couleurs soient considérées comme
celles des Egyptiens, on trouve néanmoins dans leurs pein:
tures, le noir et le blanc.
Le petit temple est situé au nord-ouest du précédent.
Il était consacré à Isiset à Horus. Il ne présente guère
plus que des .ruines, cependant quelques inscriptions et
peintures relatives aux débordements du Nil, sont assez
bien conservées.
De Koum-Ombo à la première cataracte, la vallée du
Nil continue à être très-resserrée entre les deux chaînes.
Celle située sur la rive orientale est très-élevée, tandis
que l’autre ne présente guère que des petits monticules
recouverts de sable. Partout, le même aspect que depuis
le défilé de Gébel-Silsilèh : quelques huttes disséminées ;
à peine un peu de végétation. On ne voit des bouquets de
palmiers que près du village de Koubanyèh.
Plus loin que ce village, un peu avant d’arriver à As-
souan ou Syène, sur la rive orientale, le grès disparaît,
et on voit s’élever à sa place, le granit dit de Syène, une
des plus belles roches que l’on connaisse, qui a été employé
pour construire des temples, et dont sont, taillés les plus
grands monolithes (colonnes, colosses, obélisques).
Ce granit, roche volcanique, comme je l’ai déjà dit,
est moins ancien que le grès qui l’entoure et qu’il a dû
percer, lors de l’éruption qui l’a déposé où nous le voyons.
Un feldspath d’une belle couleur rose tirant sur l’incarnat
et quelquefois sur le rouge brique, compose les deux tiers
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