prêtres qui nous accompagnaient, a dit la messe. D’après
ce qu’on nous a rapporté, quelle que soit la saison, quel
que soit le temps, un prêtre doit, chaque jour, se rendre
à cette chapelle pour y célébrer le Saint Sacrifice.
Les religieux nous offrirent une légère collation consistant
en oeufs durs, oranges, une espèce de pâté fait
avec des dattes confites, du café-
Du sommet du Sinaï, nous découvrîmes au sud-est,
le golfe d’Akabah. A l’ouest sud-ouest, est le mont Ste-
Catherine dont le sommet est élevé de huit mille pieds
au-dessus du niveau de la mer. Cette montagne a plusieurs
pics, sur l’un desquels on a construit une petite
chapelle à la place même où le corps de la Sainte a été
trouvé. On prétend que le rocher sur lequel il reposait,
a conservé son empreinte,
Pendant que j’étais sur le sommet du Sinaï, je n’oubliai
pas de détacher de la roche, un assez bon nombre de petits
fragments qui ont servi ici à faire des heureux.
Nous descendîmes un peu plus facilement que nous ne
l’avions monté, le tiers supérieur de la montagne. Arrivé
sur le grand plateau où nous avions laissé nos montures,
je voulus continuer la descente par un autre chemin, celui
que suivent les religieux et qui aboutit derrière le couvent.
Je fus accompagné de M. Zizinia, d’un moine, et de deux
ou trois Arabes. Nous passâmes près d’une pierre qui a
conservé, assurent les Arabes, 1 empreinte d u n des pieds
du chameau de Mahomet. Avec un peu de bonne volonté,
on peut trouver quelque ressemblance entre le pied d un
chameau et la marque que présente cette pierre. A environ
cent mètres au-dessous du grand plateau, est un encaissement
où il y a un jardin assez bien cultivé, au milieu
duquel s’élève, à côté d’une fontaine, un énorme cyprès
qui, à hauteur d’homme, mèsure un mètre de diamètre.
A une dixaine de pas, sont les ruines d une chapelle qui
a été saccagée par les soldats d’Abbas-Pacha. On assure
que ce cyprès a été planté par Élie lorsqu il se réfugia
dans une cavité qu’on voit encore, et près de laquelle
il a eu un entretien avec Moïse. C’est sur 1 emplacement
de cette chapelle que la rencontre a eu lieu. De ce jardin
part le chemin qui conduit sur le sommet du pic nommé
Horeb ou Safsafèh. Un sentier raboteux mène à une chapelle
dédiée à saint Jean-Baptiste, près de laquelle est
une citerne et quelques hermitages abandonnés. De là, on
parvient à une chapelle consacrée à la Vierge à la ceinture,
et qui se trouve dans. un bassin circulaire situé à deux
cents mètres au-dessous du pic.
Revenant sur nos pas, nous nous reposâmes un instant
près dû cyprès d’Élie. Continuant notre descente, noüs
passâmes d’abord sous un portail où les pèlerins devaient
se confesser avant de pouvoir monter plus haut. A peu
de distance, est encore une chapelle et un autre portail.
Cette chapelle, qui avait été aussi saccagée par les soldats
d’Abbas-Pacha, est maintenant restaurée. On y entre par
une porte très-basse et bardée de fer.