CHAPITRE CINQUIÈME.
DO CAIRE A THÈBES.
LIMITES DE LA MOYENNE EGYPTE. — LA POSTE. — LE TÉLÉGRAPHE. — CARRIÈRES
DE CALCAIRE. — H.4LW AN.— BÉNISOUÈF. — PARTIE DE CHASSE. — EXHAUSSEMENT
DU SOL.— MOYENS ARTIFICIELS D’IRRIGATION. — ABOU-GIRGÈH.— SAMA-
LOUD. — MONTAGNE DE L ’OISEAU. — COUVENT DE LA VIERGE OU DE LA POULIE.
— M INIÈH. — LES CROCODILES. — HYPOGÉES DE BÉNI-HASSAN. — ANTINOE.—
MANUFACTURE DE RODA. — HYPOGÉES DE TELL EL-AMARNA. — CIMETIÈRE DES
CROCODILES. — MANFALOUT. — SIOUT. — RUINES ET HYPOGÉES DE LYCOPOLIS.
— GIRGÈH. — FARCHOUT. — CANAL DE JOSEPH. — KÉNÈH. — TENTYRIS. —
TEMPLES. — LE ZODIAQUE. — ARRIVÉE A THÈBES.
Nous avons une de ces journées comme on en voit peu
dans la moyenne Egypte. Un vent du Nord-Ouest souffle
avec force, la température s’est rafraîchie, le thermomètre
se maintient au dessous de douze degrés.
On n’a pas toujours été d’accord sur les limites à assigner
à la partie qui doit être comprise sous la dénomination
de moyenne Egypte. Pour les Arabes, c’est celle
qui s’étend de Siout au Caire. Ils la désignent par le nonti
de El-Wostani qui signifie contrée éu milieu. Cette assignation
est celle qui est admise aujourd hui ; cependant
elle n’est pas la plus naturelle, car la division de 1É-
gypte en trois parties, doit être subordonnée à celle du
cours du Nil lui-même. Or, le cours moyen de ce fleuve
commence devant Abydos, où après le grand détour qu il
fait à l’Ouest de Dendérah, jl s’avance sans plus se dévier
| entre les chaînes libyque et arabique, jusqu à ce
qu’il les abandonne tout à fa it, pour entrer dans la vaste
plaine du Delta.
Jusqu’à ce jour, nous avons pu régulièrement recevoir
des nouvelles de l’Europe, apportées par les nombreux
vapeurs français, anglais, autrichiens. Mais nous nous
engageons dans des contrées où il n’y a plus aucun service
pour le transport des dépêches. En Egypte, les lettres ne
parviennent régulièrement que là où s’étendent les lignes
du chemin de fe r, pas plus loin que le Caire, Suez,
Samanhoud, Zaggazig. Pour tous les autres points, il faut
des occasions ou des fourriers , et ce n’est pas chose facile.
Il est vrai qu’une ligne télégraphique est-établie le
long du Nil jusqu’à Kénèh, mais elle est tellement mal
desservie, qu’elle ne peut inspirer aucune confiance. La
moitié des dépêches n'arrivent pas ; la plupart des autres
sont mal rendues.
Après avoir dépassé les grandes pyramides, on voit sur
la rive. orientale du fleuve, deux villages , Torah et