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 qu’on ne tardera pas  à  mettre  les  autres  au  jour.  Un se  
 dirige vers le nord,  l’autre vers le  sud. 
 Ce dernier avait été éclairé par un  nombre  considérable  
 de bougies,  ce  qui produisait  un  effet  admirable  et magique. 
   Ce  souterrain  est  composé  d’une  longue  galerie  
 coupée à  angles droits,  par  d’autres  galeries  dont  on  ne  
 connaît pas  encore  la  profondeur,  car  elles  ne  sont  pas  
 entièrement  déblayées.  A  droite  et  à  gauche,  sont  des  
 chambres  dans  chacune  desquelles  se  trouve  un  énorme  
 sarcophage en granit  de  Syène,  contenant  ou  ayant contenu  
 la momie  d’un  boeuf-Apis.  Je dis  ayant  contenu,  car  
 dans  les  temps  anciens,  ces  tombeaux ont  été  profanés,  
 et la plupart  dégradés.  Ils ont  environ  quatre mètres de  
 hauteur ;  un  homme  peut  se  tenir  debout  dans  leur  intérieur, 
   sans  que sa tête dépasse  le  bord.  Leur poids  est  
 évalué par Mariette-Bey,  à 80,000  kilogrammes. Ils  sont  
 recouverts d’hiéroglyphes  du plus  haut  intérêt pour l’histoire  
 de l'ancienne  Egypte,  car  on  y  trouve  avec la  date  
 de la mort du boeuf sacré,  des  détails  sur  les  souverains  
 qui  régnaient  alors.  Jusqu’au  jour  de  notre  visite,  soixante 
 quatre de ces sarcophages avaient été  dégagés. Dans  
 la  galerie principale  gisait  à terre,  le  couvercle  d’un  sarcophage  
 avec  des  inscriptions  qui  apprennent qu’il avait  
 recouvert la momie d’un Boi-pasteur absolument inconnu.  
 Il  est en porphyre noir. 
 A  quelques  pas  de  ce  souterrain,  est  un  magnifique 
 tombeau  d’un  personnage  inconnu.  Il  n’était  recouvert  
 que d’une  couche  de  sable  peu  épaisse,  de  sorte  qu’il  a  
 été  facile  de  bien  le  dégager. 
 Un  escalier large,  assez bien conservé et pratiqué entre  
 deux  murs  entièrement  ornés  d’hiéroglyphes,  conduit  
 à  une  première  chambre  à plusieurs  piliers  carrés.  De  
 cette  chambre,  on passe  dans une  seconde plus petite,  à  
 deux  piliers  et située  au-dessus  d’un caveau où est déposé  
 le  sarcophage.  C’est  dans cette  chambre  que  les  parents  
 du  défunt venaient  prier et  faire  leurs  offrandes.  A  côté  
 de  cette  chambre,  il y  en  a  une autre  plus petite et sans  
 piliers.  Partout  ,  sur  les  muçs,  les  piliers,  sont  des  
 hiéroglyphes  et  des  figures  rappelant  les  événements  les  
 plus  remarquables  de  la  vie  de  celui  qui  reposait  dans  
 ce monument. 
 Une  portion d’un mur  et  du  plafond  de  la chambre  à  
 deux  piliers, a été enlevée  par un Anglais. De semblables  
 actes  de vandalisme  sont déplorables,  et il est à souhaiter  
 que  des mesures  énergiques  soient  prises  pour  empêcher  
 qu’ils ne se renouvellent. 
 Nous  déjeûnâmes  dans  une maison  construite  par Mariette 
 Bey pour  loger les employés  préposés  aux  fouilles,  
 et  où les objets trouvés  sont déposés  en attendant de pouvoir  
 être envoyés  au Musée égyptien. 
 Je  rapportai de Memphis  de  précieux  souvenirs  que je  
 dois  à  la  munificence  de Mariette-Bey.  Deux  statuettes  
 en  terre  cuite ;  deux  têtes  en  bel  albâtre  oriental;  une