d’objets qu’on a déjà recueillis. Nous y avons admiré
une superbe statue en albâtre, une autre en porphyre, plusieurs
sphynx magnifiques, des sarcophages, des momies
avec leurs caisses, celles-ci d’une parfaite conservation; des
statues en granit, en bronze , de toute grandeur, de
toute espèce; une grande statue en bois presque entière,
provenant des ruines de l’ancienne Taphnis; des fragments
de chaises et autres meubles ; des oeufs, diverses
céréales et autres graines trouvées dans des tombeaux,
La collection des scarabées et autres petits objets est
immense. Mais ce que nous avons vu de plus remarquable,
sont de magnifiques bijoux dont plusieurs en or;
une cange en argent avec ses rameurs-, ayant au moins
un pied de longueur.
Il a été publié qu’on était parvenu à faire germer du
blé et d’autres graines trouvés dans les anciens-tombeaux
égyptiens. Mariette-Bey m’a assuré avoir essayé .plusieurs
fois , sans avoir jamais réussi.
Plusieurs grands sarcophages , un énorme sphynx,
n’ayant pu trouver place dans ce local, étaient déposés
devant la porte, au milieu du chemin.
Le local, évidemment, n’est pas approprié à la destination
qui lui a été assignée. Déjà insuffisant pour renfermer
les richesses qu’on possède aujourd’hui , il y aura
bientôt urgente nécessité d’en avoir un plus vaste, mieux
disposé. C’est ce que Mariette-Bey a compris ; aussi s’occupe
t-il sérieusement de cette question. D’après un projet
qui a grande chance d’être accueilli, un local spécial serait
construit sur la place de l’Esbékyèh. Cet emplacement
serait on ne peut plus heureux.
De là y nous nous sommes rendus à la mosquée de Tou-
loun qui est non-seulement la plus ancienne du Caire,
mais qui est antérieure à sa fondation. C’est la seule
mosquée où il nous a été permis d’entrer sans chaussons.
La fontaine aux ablutions est recouverte d’un dôme dans
le plus regrettable état de destruction. Les quatre côtés
de la cour ont été convertis en habitations dans lesquelles
on entretient aux frais de l’État, un grand nombre de
familles nécessiteuses. Tout l ’édifice tombe en ruines.
Pour moi y je n’ai pu me défendre d’un sentiment de
tristesse à la vue de ces délicates arabesques en partie
détruites- de ces grandes et belles nefs avec leurs arcs
ogivaux d’une construction admirable, qui ne tarderont
pas à s’écrouler; de ces élégantes colonnes qui seront
bientôt renversées.
Le dôme est peu remarquable, mais il n’en est pas
de même des quatre minarets qui s’élèvent aux angles du
second mur extérieur. L’un de ces minarets est unique
dans son genre. Considérez, qu’à sa base, c’est une grosse
tour carrée ; plus haut, il devient cylindrique ■; puis,
octogone. L’escalier qui conduit au sommet, n’est pas
dans l’intérieur, mais forme une spirale qui l ’enveloppe
extérieurement.
Avant de rentrer à l’hôtel, nous avons visité la mosquée