de taille, qui a été considéré par quelques savants, comme
ayant autrefois servi de nilomètre. Ce bassin est encore
en communication avec le Nil.
'On trouve à Errnent, les restes d’une rue qui aboutit
à une porte presque entière. Il est vrai que sur les deux
côtés de cette rue, il n’y a que des monceaux de décombres.
Le 4 , vers neuf heures du matin, nous relâchâmes à
Esnèh, yille bâtie sur l'emplacement de Latopolis, sur
la rive occidentale du N il, dans une plaine très-élevée au
dessus du niveau des eaux du Nil. Cette ville autrefois
florissante, est aujourd’hui bien déchue ; elle est même si
pauvre, que le petit nombre d’habitants qui y sont restés,
l’abandonnent tous les jours. On y trouve cependant des
fabriques de châles nommés mêlayèh , de tisstis de coton,
de poterie. C’est sur ses marchés que les Barâbra viennent
vendre leurs corbeilles et leurs nattes. Esnèh est
aussi l’entrepôt des marchandises que les caravanes venant
du Sennaar, apportent en Egypte.
Esnèh a toujours été renommé pour ses danseuses.
C’est dans cette ville, que Mohammed-Ali interna celles
qu’on put découvrir dans toute l’Égypte. Il s’imaginait
en purger ainsi le pays. La plupart de ces malheureuses
reléguées dans une localité où le sol presque partout inculte
suffit à peine pour nourrir ses rares habitants, périrent
de misère, ce qui n’a pas empêché que les
danseuses ne soient aujourd’hui aussi nombreuses que
sous le règne de leur persécuteur.
Sur la place du Marché ou Okel, au milieu de décombres
, de huttes et de boutiques bâties entre des murs
anciens, est un temple enterré jusqu’à la frise, de sorte
que pour y pénétrer, il faut descendre un large escalier.
On n’a guère pu découvrir que le portique ; pour mettre
au jour le temple en entier, il faudrait démolir un quart
de la ville actuelle, tellement des décombres se sont amoncelées
autour de ses murs et à une grande hauteur.
D’après ce qu’on peut en juger par ce qui est déblayé,
ce temple est un des plus curieux de l’Egypte. Le portique
est supporté par vingt-quatre pilastres de plus de
trente-trois pieds de hauteur et seize de circonférence.
Tout est construit avec d’énormes blocs de grès placés les
uns sur les autres, sans ciment, mais parfaitement joints.
Murs, plafonds, colonnes, sont décorés de sculptures et
couverts d’hiéroglyphes. La figure qui se répète le plus,
est celle du Jupiter-Ammon des Grecs, avec une tête de
bélier. Les sculptures présentent cette particularité remarquable
: toutes celles de l’intérieur sont taillées dans
le creux, tandis que celles de l ’extérieur sont en relief.
Sur le plafond du portique, est un zodiaque assez semblable
à celui d’Erment. Ce portique et les autres parties
déblayées du temple ,• servaient de magasin. Devant l’entrée,
au milieu du chemin, étaient des caisses de momies,
la plupart brisées.
En revenant du temple, nous avons parcouru une partie
de la ville qui ne diffère pas de toutes celles que nous
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