CHAPITRE QUATRIÈME.
LE CAIRE ET SES ENVIRONS .
LA PLACE DE L’ESBÉKYÈH. — LE THEATRE. — LE MOUSKI. — BAZARS. — ANCIENNE
ENCEINTE DE LA VILLE. — QUARTIER COPTE. — MOSQUÉE ÉL-MOEYED.
— PLACE ROUMEÏLÈH. — MOSQUÉE MAHMOUDIÈH. — CITADELLE; MOSQUÉE DE
MOHAMMED-ALI î PUITS DE JOSEPH ; PALAIS DU VICE-ROI. — MOSQUÉE DU
SULTAN HASSAN. — ÉGLISE DU COUVENT LATIN. — MUSÉE ÉGYPTIEN; MA-
RIETTE-BEY. — MOSQUÉE DE TOULOUN. — MOSQUÉE DU SULTAN MOUICAJET. —
VILLE DES TOMBEAUX. — TOMBEAUX DES MAMELOUKS. — MOSQUÉE DE L’iMAN-
CHAFEY. — MOSQUÉE-SÉPULTURE DE LA FAMILLE RÉGNANTE. — KASR EL-NIL.
— V ISITE AU VIC E -R O I.IH SIR HENRI BULWER.— KASR EL-NOUSSA.— TEMPÉRATURE.
— TOMBEAUX DES KHALIFES ; MOSQUÉES D’EL-ACHRAF, DU SULTAN
BARKOUK , DE KAÏT-BEY. — MOSQUÉE GAMA EL-AZHAR. '% ’?CHOUBRA; SON
ALLÉE ; JARDINS ET PALAIS D'ALIM-PACHA. — VIEUX C A IR E ;S f- CHAPELLE DE
LA VIERGE. — MOSQUÉE D’AMROU. — PALAIS ET JARDINS Î>’lSMAÏL-PACHA.
VISITE A DES FAMILLES SYRIENNES. — MEMPHIS ; PYRAMIDES DE SAKKARAH !
SÉRAPÉUM. — PYRAMIDES DE DACHOl/R. — DERVICHES TOURNEURS. — KASR
EL-AÏNI ; HÔPITAL E T ÉCOLE DE MÉDECINE. — PALAIS D’ABBASIÈH. — HÉLIOPOLIS.
— ARBRE DE LA VIERGE. — VISITE A ALIM-PACHA. ILE DE ROUDAH ;
NILOMÈTRE. — PYRAMIDES DE GIZÈH ; . SPHYNX, TEMPLES ET TOMBEAUX,—
SOIRÉE DE CHANT ET DE DANSEUSES. — FORÊT PÉTRIFIÉE. — PALAIS ET
JARDINS D’IBRAHIM-PACHA. — DÉPART POUR LE VOYAGE DU NIL. — ADIEUX DE
SAÏD-PACHA. ,
Le train spécial qui nous qmena au Caire, effectua
son parcours en quatre heures. Les trains ordinaires en
mettent six. Aller en quatre heures d’Alexandrie au
Caire... Ici nous devons faire un retour vers le passé,
nous rappeler combien ce trajet a paru long à l’armée
française, combien il lui a été pénible. En effet, le découragement
était si grand parmi ces hommes rompus
cependant à toutes les fatigues, à toutes les privations
qu’ils doutaient de l’existence du Caire, qu’ils considéraient
cette prétendue ville comme un mythe.
L’hôtel que M. Zizinia possède au Caire diffère beaucoup
de celui d’Alexandrie. C est, sous tous les rapports,
construction, ameublement, une véritable maison turque,
mais dans de vastes proportions.
La place del’Esbékyèh est la plus belle, la plus grande du
Caire. Autrefois, c’était une espèce de marais [où l’eau du
Nil se portait pendant le débordement ; mais Mohammed-
Ali, qu’on retrouve toujours quand il s’agit de travaux
grandioses, de conceptions gigantesques, en a fait une
délicieuse promenade qui est le rendez-vous des Européens.
Dans ses allées magnifiques, on a construit des
cafés devant lesquels beaucoup de personnes, viennent
s’attabler, et où se donnent des concerts en plein air. Mais
le soir, pendant la nuit, ces cafés ne sont hantés que par
des hommes mal famés qui en font des tripots et des.
coupe-gorges.
On a beaucoup parlé en Europe, d’une salle de spectacle
construite au Caire; on la signalait comme une
merveille soutenue par la munificence de Saïd-Pacha.
La vérité est que le Vice-Roi ne s’en est jamais occupé.