de se mettre à ma disposition, et de m’accompagner
dans mes visites et excursions.
L’Égypte, la Basse-Nubie, sont des contrées qui peuvent
toujours offrir au voyageur, matière à des découvertes,
à des considérations nouvelles. Des monuments
qui existaient encore, il y a moins d’un demi-siècle, Sont
renversés; on en découvre tous les jours de nouveaux.
Les sables du désert, la main de l’homme, font promptement
disparaître ce qu’on croirait devoir longtemps
encore, rester des sujets d’étude et d’admiration. Lorsque
nous avons visité le temple de Sérapis de Memphis ,
depuis peu d’années, seulement, il avait été découvert
et déblayé, et cependant nous le trouvâmes déjà de nouveau
ensablé. Le vieux temple situé aux pieds des py-
ramidés de Gizèh, est une découverte toute récente.
Pendant que' nous étions à Thèbes , on mettait au
jour un grand tombeau dont on avait jusqu’alors ignoré
l’existence.
Nous voyons dans Y Histoire de Vexpédition française
en Egypte, des descriptions de monuments grandioses,
imposants ; et lorsque nous les cherchons aujourd’hui,
c’est à peine si nous pouvons déterminer quel était leur
emplacement. Un des temples de l’île d’Éléphantine, était
alors dans un assez bon état de conservation ; il a été
figuré comme une des belles ruines de l’Egypte, et je
n’oserais assurer qu’il en reste encore quelques pierres
en place. Antinoë, cette ville romaine au milieu de la
Moyenne Égypte, offrait naguère des ruines intéressantes :
bientôt tout aura disparu ; ses pierres servent à faire de la
chaux et à élever des constructions modernes, parmi lesquelles
est la manufacture de Roda dont je parlerai. Le
temple caverneux de Derr paraissait peu dégradé lorsque
Burckhardt, Legh, Gau, le visitèrent ; nous l’avons trouvé
dans le plus triste état de délabrement. Enfin, je le répète,
si des monuments disparaissent, tous les jours on en
découvre de nouveaux(i).La partie de la Basse-Égypte qui
a été habitée par le peuple hébreux, appelle sous ce
rapport, toute l’attention du savant, du chrétien; il est
incontestable que des travaux exécutés avec soin, amèneront
des découvertes du plus haut intérêt.
Ainsi, malgré le grand nombre de voyageurs qui
ont parcouru les contrées que je vais décrire, malgré les
savantes et importantes relations qu’ils nous ont laissées,
pendant longtemps encore, on pourra avéc fruit, entreprendre
ces lointaines explorations.
(1) Deux lettres de Mariette-Bey, adressées, l’une à M. le président de
l’Académie des inscriptions de France, et l’autre à M. le vicomte de Rougé,
annoncent de nouvelles découvertes.... un temple-spéos situé à Assouan;
des murailles décorées d’une manière splendide, un grand nombre de
proscynèmes, à Abydos ; des cryptes où avaient été déposées des statues,
en métaux précieux et d’autres riches offrandes, à Tentyris.