ses détails, tellement tout est envahi, caché, par des huttes,
des masures, des décombres. La mosquée se trouve même
dans le premier péristyle qui est entouré d’un double rang
de colonnes, et est situé entre les pylônes de • Ramessès II
et d’Aménophis. Ce temple, comme on sait, a été construit
par ces deux souverains. Fondé par Aménophis, il fut
agrandi par le grand Sésostjîs qid y ajouta le premier
dromos avec son double pylône. Devant ce pylône, il avait
fait élever deux obélisques et deux statues, taillés dans des
blocs de granit de Syène. Les statues hautes de quarante-
quatre pieds, représentent Sésostris lui-même. Elles sont
aux trois quarts enterrées et très-mutilées.
Des deux obélisques, un seul est resté ; il est placé à
gauche de l’entrée et sa hauteur est de soixante quinze
pieds. L’autre, de quatre à cinq pieds plus p e tit, s’élevait
à droite. Donné par Mohammed-Ali à Louis-Philippe, il
orne aujourd’hui la place de la Concorde à Paris.
Il m’a été impossible de prendre un croquis exact de ce
temple dont plusieurs descriptions ont, du reste, été
donnéès. Je dirai qu’il est beaucoup plus vaste que tous
ceux que nous avions déjà visités. La double rangée de
colonnes qui entoure le premier dromos, forme une galerie
surmontée d’une terrasse. Une semblable galerie existe
dans le second dromos où quarante-huit colonnes sont
disposées à droite et à gauche, sur deux rangées de douze
colonnes chacune. Tiennent ensuite ; le pronaos soutenu
par trente-deux colonnes, le naos, l’adyton ou sanctuaire,
et les chambrés latérales et du fond, dépendances dé tous
les temples égyptiens.
Deë chevaux êt des âheS avaient été amétiés pour aller
aux fameuses ruines de Karnak, éloignées d’environ une
demi-lieuè de Lbuksor.
Nous suivîmes une grande avenue de sphynx en grès
dont il ne reste plus guère que des débris. Plus on
approche de Karnak, plus ils deviennent nombreux, de
sorte que, dans une longueür d’environ deux kilomètres,
bn devait èn compter au moins six cents.
À moitié chemin de cette avenue, nduS entrâmes dans
une grande enceinte carrée construite en briqués crues èt
qui entoure tous les monuments que nous allions visiter.
Le village de Kafr y est compris ainsi qu’une partie de.
celui de Karnak Situé à son angle nord-ouest.
Après avoir dépassé le village de Kafr, cette avënue fait
un coude sur la gauche, et prend le nom d'avenue des béliers,
à cause que les Sphynx qui la bordent, ont des têtes de
béliers.
A l’extrémité de cette avenue, nous passâmes sous une
espèce d’arc de triomphe de la forme là plus élégante, au
delà duquel une nouvelle avenue de sphynx conduit aux
temples de Ramessès lY et de Ptoléïnéè Evergète. Le
premier, construit en grès noir, d’apparence majestueuse,
au portique ouvert, est sombre à l ’intérièUr. C’est le mieux
conservé de tous ceux que nous avons trouvés su ri’emplacement
de Thèbes. Dans une de ses salles, gisait un