la momie royale. Ainsi, il n’est pas impossible qu’on ne
retrouve la momie du grand Sésostris.
La longueur de ce tombeau est de quatre cent cinquante
pieds. Le point le plus bas où l’on est parvenu, est à
environ deux cents pieds au-dessous du niveau de la
vallée (4 ).
Avec 1 aide des Arabes dont nous étions accompagnés
et suivis, nous gravîmes par des chemins difficiles.
et dangereux, le prolongement de la chaîne libyque
qui nous séparait de la plaine. Après avoir, du sommet,
contemplé toute l’étendue qu’occupait cette fameuse
Thèbes, nous descendîmes assez facilement. Parvenus
dans la vallée située entre les collines d’Assasif et d’Abd
el-Kournah, nous nous trouvâmes devant le Deïr el-Bâhri.
Le nom de Deïr el-Bâhri, qui signifie couvent du
(4) Il n’y a que quelques mois, un de nos journaux quotidiens a reproduit
une description du tombeau de Sésostris faite par une personne'
qui prétend l’avoir visité peu de temps avant le'voyage de Son Altesse
Royale Monseigneur le Duc de Brabant. Nous y trouvons qu'il a cinq
étages ; que ses colonnes sont en marbre, en porphyre et ornées de pierres
précieuses. Une telle assurance est réellement étonnante. Moi, qui ai,
deux fois, parcouru ce tombeau, je déclare qu’il n’a que trois étages, et
je suis en ceci, d’accord avec un grand nombre de savants dont les écrits
sont justement estimés. Personne n’a même pu s’avancer dans ce troisième
étage, à plus de cent cinquante,pieds, de sorte qu’il est impossible de
savoir où il se termine, et s’il y en a encore d’autres en dessous. Les colonnes
sont des pilastres taillés dans le rocher comme le restant du
tombeau. Il est fâcheux pour la science qu’une semblable légèreté vienne
porter atteinte à la confiance que doivent inspirer les descriptions sérieuses
données par des hommes- consciencieux. Le tombeau de Sésostris est assez
beau, assez vaste tel qu’il est, pour n’avoir pas besoin qu’on lui prête une
étendue, uné ornementation imaginaires.
Nord, a probablement été donné à ce temple, parce
que, dans les premiers siècles, une, communauté chrétienne
s’y est établie.
On y arrive par une avenue de sphynX précédée d’un
pylône dont on ne voit guère que l’emplacement, et
terminée par deux obélisqùes dont les piédestaux seuls
sont "encore en place. Deux pylônes, un péristyle, plusieurs
chambres, le tout extrêmement délabré, voilà ce
qui reste de ce temple. L’adyton est remarquable par
la voûte qui le surmonte. On avait toujours cru que la
voûte était inconnue aux anciens Égyptiens. Nous l’avons
trouvée dans des tombeaux près des pyramides de Gizèh
et-de Sakkarah- nous venons de la voir dans une des
chambres de la tombe de Sésostris ; nous la rencontre-
■ rons encore, particulièrement à Abydos, où elle surmonte
les salles du Memnonium.
Non loin du Deïr el-Bahri, s’élève un monticule isolé
de la chaîne libyque, dans lequel est pratiqué le labyrinthe
appelé la Syringe, oeuvre- vraiment dédalique,
composé de vingt-huit salles souterraines de cinquante à
cent cinquante pieds de longueur, de galeries et corridors
qui s’étendent sous la montagne. Le voyageur,
dit Jollois, ne doit s’engager qu’avec beaucoup de précaution
, dans ce labyrinthe de galeries horizontales,
d’ouvertures et de puits perpendiculaires, de chambres
et de salles ; tout est plongé dans l’obscurité la plus
profonde, et ces souterrains, quoique délabrés aujourd’hui,