maladies de la peau ; néanmoins, les galeux ne sont
pas réunis. J ’en ai trouvé dans toutes les salles ; ils
étaient traités à l’ancienne manière.
Il y avait dans tout l’hôpital, cent quatre malades,
dont quinze femmes èt seize forçats. Ces deux dernières
catégories occupaient des salles spéciales et séparées.
Parmi les fiévreux, j’ai trouvé des fièvres intermittentes
, quelques affections du ventre dont une dyssen-
terie, une variole, etc.
Dans la salle destinée aux blessés, il y avait un amputé
de la cuisse, plusieurs fractures de la jambe, des ulcères
scrofuleux, des abcès,, etc. Les fractures étaient maintenues
au moyen du bandage de Scuttet, de sorte que
parmi ceux qui en étaient atteints, un se trouvait sur son
lit depuis plus de deux mois, un autre depuis cinq semaines.
Comme je manifestais mon étonnement de ce que
le bandage inamovible n’était pas appliqué, il me fat
répondu qu’on le réservait pour la fin du traitement et
afin de consolider le cal. J ’osai insister pour démontrer
le peu de valeur de cette raison ; je parlai des derniers
perfectionnements apportés dans la composition de ces
appareils, j’offris même de les appliquer, mais des difficultés
s’opposèrent à ce que ma proposition pût être
agréée. Dans une des salles affectées au service de la
chirurgie, j ’ai été frappé d’un étrange spectacle. Un
individu avait la figure couverte d’une quantité de
mouches tellement considérable, qu’aucun de ses traits
ne pouvait être distingue, et cependant il dormait profondément.
Je n’ai vu des ophthalmiques que dans la salle des
forçats. Toutes étaient purulentes avec perte complète de
l’oeil. Les médecins les attribuaient à l’introduction sous
les paupières, de corps irritants, particulièrement de la
chaux vive. Ces collègues ne paraissaient pas avoir la
moindre idée de nos granulations primitives, vésicu-
leuses, de cette ophthalmie contagieuse, maintenant
propagée partout et dans toutes les classes de la société,
et que beaucoup de médecins parmi nous, croient avoir
été importée d’Egypte, d’où lui est venue la dénomination
à!égyptienne, qu’elle conserve encore aujourd’hui.
Ils ne connaissent que les granulations charnues,
consécutives aux conjonctivites. Comme tous les médecins
que j’ai rencontrés en Egypte, ils prétendirent qu’excepté
les ophthalmies traumatiques, toutes celles qu’ils
observent sont de nature catarrhale, ce qu’ils expliquent
par les grandes et brusques variations de température
particulières à leuT pays. Je les engageai à ne pas se
borner à examiner les yeux déjà malades, mais à porter
une sérieuse attention sur ceux de tous les individus
confiés à leur soins. Je leur déclarai que depuis mon
arrivée à Alexandrie, j’avais pu constater non-seulement
l’existence, mais encore la fréquence de l’ophthalmie granuleuse,
et que j’étais intimement convaincu qu’ils préviendraient
presque toutes ces lésions oculaires graves