la disposition de ce palais; on n’a visé qu’au g r a n diose.
Les salons sont de toute forme, de toute grandeur,
la plupart mal éclairés. L ameublement a dû coûter des
sommes immenses... tapis des Gobelins, cristaux, candélabres,
vases de toute espèce; partout, tentures en
riches étoffes, etc., etc. Malheureusement, ces objets,
meme les plus précieux, sont sales, mal entretenus. ;
beaucoup sont très-détériorés.
Devant le palais sont les écuries qui occupent une
étendue qui n’a pas moins d’un hectare.
Lorsque nous étions au Caire, palais, mobilier, tout
était en vente. Pour le palais, il ne s’est présenté aucun
amateur ; les meubles ,se donnaient à vil prix.
D Abbasièh, Son Altesse Royale se rendit à Matarièh,
village arabe situé près de l’ancienne ILéliopolis des
Grecs, 1 On (1) de la bible , cette ville si renommée par
son magnifique temple du Soleil et ses obélisques, dont
plusieurs existent encore. Outre les aiguilles de Cléo-
pâtre à Alexandrie, j ’en ai vu, à Rome, quatre dont
l’authenticité est bien constatée à ceux de la place du
Vatican, de saint Jean de Latran, de la place du
Peuple, de Monte-Citorio. Il ne reste rien d’Héliopolis
quun obélisque debout, des débris^de sphynx, quelques
pierres, des morceaux de briques. Probablement
(i) ON, dans l’ancien égyptien et dans la langue copte, signifie soleil,
lumière. D’après Dom Calmet, On, en hébreu, aurait un sens bien diffé-
rerU; il correspondrait à notre mot douleur.
que des fouilles bien dirigées conduiraient à d’intéressantes
découvertes, car le sol, dans cette partie de la
Basse-Égypte, s’est exhaussé d’une hauteur d’au moins
douze mètres.
Pharaon ayant nommé Joseph commandant de toute
l’Égypte, lui fit épouser Aseneth, fille de Putiphar,
prêtre d’Héliopolis (i). On a prétendu que ce Putiphar
était le même qui avait acheté Joseph des marchands
ismaélites. On ne partagera pas cette opinion, si on se
rappelle que le maître de Joseph n’était pas prêtre,
mais général des armées et eunuque (2). Il pouvait bien
avoir une femme, mais pour ce qui est d’une fille ,
c’était de toute impossibilité.
Ce qui attire maintenant les étrangers à Matarièh ,
est Y arbre de la- Vierge. C’est un sycomore ainsi nommé
parce que, selon la tradition, Marie, l’enfant Jésus et
saint Joseph se reposèrent sous son ombre pendant leur
fuite en Egypte. Ce sycomore se trouve à côté d’une
maison, dans un petit bois de citronniers appartenant à
des Coptes. Il est énorme et dépourvu de tronc. Ses
(i) Deditque illi uxorem Aseneth filiam Putiphare sacerdotis Heliopoleos.
Il lui fit ensuite épouser Aseneth, fille de Putiphar, prêtre d’IIeliopolis.
(Genèse. Chap. XLI, vers. Î5.)
(s) Igitur Joseph ductus est in Ægyptum, emitque eum Putiphar eunuchus
Pharaonis, princeps exercitus, vir Ægyptius, de manu Ismaëlitarum, à
quibus perductus erat. Joseph ayant donc été mené en Egypte, Putiphar
égyptien, eunuque de Pharaon et général de ses troupes, l’acheta des
Ismaélites qui l’y avaient amené. (Genèse. Chap. XXXIX, vers. 1).