d’exagératio'ü, car, outre ces tombeaux disséminés dans
'les rochers et la plaine, on voit des monuments d’un
tout autre caractère. Ce qui est Vrai, c’est qu’aucun
tombeau n’a jusqu’ici été trouvé dans la partie de la
ville située sur la rive orientale du fleuve.
Nous nous dirigeâmes vers le Nord-Ouëst, à travers
des terres nouvellement ensemencées du déjà couvertes
de belles inoisSdns. A notre gauche, nous vîmes au
milieu de la vaste plaine, les colosses de Memnon qui
se présentent de loin comme les masses d’ttn pylône
d’un temple. Après une demi-heure ‘de marche, nous
arrivâmes au temple de Kournah, amas de ruines qui
permettent à peine de déterminer quelle était sa disposition
primitive. Un pylône forme l’entrée d’un dromos
qui aboutit par une avenue de sphynx, à un second
pylône conduisant à un second dromos. Deux salles à
colonnes suivies du sanctuaire, plusieurs sâllès et
chambres latérales, complétaient ce monument q u i,
malgré les dégradations qu’il a éprouvées, présente encore
beaucoup d’intérêt par les inscriptions et les sculptures
qu’il conserve.
Derrière l’édifice , allant vers l ’Ouest , sont deux
statues mutilées, en granit noir, représentant Râ-
ffiëssès II.
A très-peu de distance, vers le Ndiïd, oh trouve Ces
fameux hypogées creusés dans la chaîne libyque et qui
ont dés sorties dans le désert de la Libye, sur le
versant opposé. Au-delà de leurs ouvertures d’entrée,
qui sont étroites et presque invisibles, ils s’élargissent
et se prolongent dans une immense étendue dont les
obscurs détours ont déjà coûté la vie à bien des visiteurs.
Ce sont partout des galeries souterraines, des
chambres, des cavités latérales, des salles, des gradins
à pic qui s’élèvent tout-à-coup à un étage supérieur,
des escaliers tournants qui plongent dans un abîme, des
longs corridors interrompus çà et là , par des fosses et
des puits (Belzoni). Ces immenses catacombes, qui surpassent
en étendue celles de Rome , sont habitées aujourd’hui
par des fellah. Ceux-ci ont remplacé les anachorètes
de la Thébaïde, qui cherchaient autrefois à fuir
le monde, dans ces retraites sépulcrales.
Ces fellah auxquels on a donné le nom de Troglodytes,
sont des Arabes sans mosquées et sans culte, vivant parmi
des milliers de cadavres humains qu’ils fouillent sans
cesse pour y trouver ces antiquités, ces raretés qu’ils
viennent vendre aux étrangers. Il est très-difficile d’entrer
dans leurs souterrains où on les voit, à la lueur d’une
faible lampe, accroupis, occupés à faire cuire leurs aliments
sur un feu alimenté d’ossements humains et de
débris de cercueils. Us ont des troupeaux de buffles, de
brebis et de chèvres, qu’ils établent entre l’entrée et le
premier tombeau.
En quittant le temple de Kournah, nous nous dirigeâmes
vers la vallée Bab el-Molouk. Nous passâmes à