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 des  moeurs  de  notre  Tétras  à  fraise ;  
 ces  particularités  s’accordent  sous  tous  les  
 rapports  avec  les  relation^  des  voyageurs  
 qui  ont  observés l’espèce  dans  son  pays 
 natal;  les  données  de  Hearne  (a)  offrent  peu  
 de  faits  nouveaux à  ajouter  à  l’histoire  de 
 cet  oiseau;  nous  le  décrirons  conséquemment  
 en  empruntant  le  langage  éloquent  
 de  Buifon. 
 Cet  oiseau  à  sur  la  tête  et  autour  du  
 cou  de  longues  plumes,  dont  il  peut  en  
 les  redressant  à  son  gré  se  former  une  huppe  
 et  une  sorte  de  fraise ;  ce  quil  fait  
 principalement  lorsquil  est  en  amour  ;  il  
 relève  en  même  tems  les  plumes  de  sa  
 queue  en  faisant  la  roue,  gonflant  son  jabot, 
   traînant  les  ailes,  et  accompagnant  son  
 action  d’un  bruit  sourd  et  d’-un  bourdonnement  
 semblable à  celui  du  Coq  d’Inde ; 
 il  a  de  plus  pour  rappeler  ses  femelles 
 C*)  Voyage  à  l'océan  du  nord  par  S .  Hearne,  
 trad.  franc,  p.  384.  à  l’article  du  franeolin  à  
 collier. 
 un  battement  d’ailes  très-singulier,  et  assez  
 fort  ,pour  se  faire  entendre  à  un  demi-  
 mile  de  distance  par  un  tems  calme ;  il  
 se  plait  à  cet  exercise  au  printems  et  
 en  automne,  qui  sont  les  tems  de  sa  chaleur, 
   et  il  le  repète  tous  les  jours  à  des  
 heures  réglées,  mais  toujours  étant  posé  
 sur  un  tronc  sec;  lorsqu’il  commence,  il  
 met  d’abord  un  intervalle  d’environ  deux  
 secondes  entre  chaque  battement,  puis  accélérant  
 la  vitesse  par  degrés,  les  coups  se  
 succèdent  à  la  fin  avec  tant  de  rapidité  
 qu’ils  ne  font  plus  qu’un  petit  bruit  continu, 
   semblable  à  celui  d’un  'tambour;  d’autres  
 disent  d’un  tonnère  éloigné;  ce  bruit  
 dure  environ  une  minute  et  recommence  
 par  les  mêmes  gradations  apres  sept  ou  
 huit  minutes  de  repos :  tout  ce  bruit  n’est  
 qu’une  invitation  d’amour  que  le  mâle  adresse  
 à  ses  femelles,  que  celles-ci  entendent  
 de  loin  et  qui  devient  l’annonce  d’une  
 génération  nouvelle :  Q\  mais ,  qui  ne  de- 
 (’b)  Le  mâle  dans  le  tems  de  l’amour  tombe  
 souvent  dans  un  état  de  syncope  ou  d’extsie 
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