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 couleur ;  ce  caractère  ainsi  _-qn*tm  nombre  
 d’autres  peuvent  servir  à  les  distinguer,  
 mais  ce  qui  met  leur  dissemblance  spécifique  
 hors  de  tout  doute,  c ’est  que  les  
 Perdrix  grises  se  tiennent  quelquefois  dans  
 les  mêmes  endroits  que  les  Perdrix  rouges  
 proprement  dites,  et  ne  se  mêlent  point  
 tes  unes  avec  les  autres;  si  l’on  a  vu.  
 parfois  un  mâle  vacant  de  Tune  des  deux  
 espèces,  s’attacher  a  une  paire  de  l’antre  
 espèce.,  la  suivre  et  donner  des  màrques  
 d’empressement  et  de  jalousie,  jamais  on  
 ne  l’a  vu  s’accoupler  avec  la  femelle,  
 quoiqu’il  éprouvât  tout  ce  qu’une  privation  
 forcée  et  le  spectacle  perpétuel  d’un  couple  
 heureux  pouvoient  ajouter  au  penchant  de  
 la  nature,  et  aux  influences  du  printems. 
 Ces  oiseaux  se  tiennent  toute  l’année  
 par  compagnies  composées  du  père,  de  la  
 mère  et  des.  enfans  ;  iis  ne  se  séparent,  
 et  toujours  pour  vivre  par  couples.,  que  
 vers  le  mois  d’avril.  /C’est  au  moment  
 que  se  fait  cette  séparation  d’une  famille.,  
 qui  jusqu’alors  a  vécu  en  paix,   qu’il  s’élève  
 de  grandes  discussions  et  de  fortes  querelies  
 entre  les  enfans;  les  mates ^  et  meme  
 souvent  les  femelles,  sc  livrent  entre  eux  
 des  combats  très - vifs,  qui  ne  se  terminent 9  
 que  lorsque  ces  oiseaux  sont  assortis  pa£  
 paires:  alors  chaque  couple  abandonne  sa 
 famille,  et  s’éloigne  pour  ne  plus  s’occuper  
 que  du  soin  de  reproduire  son  espèce. 
 Les  bleds  ou  les  prairies  sont  le s . endroits  
 que  les  Perdrix  grises  préfèrent  pour  leur  
 ponte :  i’à ,  sans  autre  préparation  que 
 quelques  brins  de  paille  ou  de  foin,  semés  
 comme  au  hasard  dans  un  creux,  tel  que  
 celui  qu’auraic  fait  l’empreinte  du  pied  d’un  
 cheval,  la  femelle  dépose  sur  cette  espece  
 de  litière  de  quinze  à  vingt  oeufs  d’un  
 gris  jaunâtre.  Tout  le  temps  que  dure  
 l’incubation  dont  le  soin  est  confié  à  la  
 femelle  seule,  le  mâle,  comme  pour  l’avertir  
 des  dangers  qui  la  menaceroient,  ou  
 pour  veiller  à  ce  qui  pourrait  l’inquiéter,  
 rôde  sans-cesse  autour  du  md. 
 Dès  que  les  petits,  qui  en  naissant 
 courent  et  mangent  seuls,  sont  éclos,  le  
 père  et  la  mère  partagent  ensemble  lè  
 soin  de  les  conduire  dans  les  endroits  où  
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