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 les  avertit  pars  ses  cris,  au  moindre  signe  
 de  danger,  ou  prend  le  premier  la  faite,  
 et  ce  signal  est  suivi  de  toute  la  troupe ;  
 la  couvée ,  dont  le  nombre  va  jusqu’à  quinze  
 ou  dixhuit  individus,  reste  unie  pendant  toute  
 la  saison  et  ne  se  sépare  qu’au  printems.  
 Les  Francolins  se  rassemblent  ainsi  le  
 soir  en  famille  sur  les  arbres,  tandisque  
 les  véritables  Perdrix  se  réunissent  dans  un  
 très  petit  espace  sur  la  terre;  dans  quelques  
 contrées  dq  l’Amérique,  où  les  reptiles  
 venimeux  abondent,  on  voit  les  Colins  se  poser  
 la  nuit  sur  les  grosses  branches  des  arbres.  
 Tous  se  nourrissent  de  blé  vert,  de  plusieurs  
 espèces  de  graines,  de  semailles,  
 d’insectes  et  de  crysalides;  le  chant  de  
 ces  oiseaux  est  une  annonce  certaine  de  
 l’approche  ou  du-  déclin  du  jour;  les  
 Perdrix  Francolins  ont  cependant  la  voix  
 beaucoup  plus  rauque  et  plus  sonore  que  
 les  Perdrix  proprement  dites;  les  sons  discordants, 
   qu’ils  font  entendre  le  matin  et  
 le  soir,  ont  plus  de  rapport  avec  ces  cris  
 aigus,  que  les  Peietades  répètent  à  continuité' 
   ;  le  chant  d’appel  des  véritables 
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 Perdrix  et  des  Colins  est  plus  foible  et  
 moins  assidu.  La  chair  des  oiseaux  -de  ce  
 genre  est  très  succulente  et  agréable  au  goût. 
 Le  corps  est  un  peu  oval  et  ramassé;  
 la  tête  arrondie  porte  un  bec  oblong  un  
 peu  fort,  en  cône  recourbé,  plus  large  
 que  haut  k  sa  ba:c;  la  mandibule  supérieure  
 est  légèrement  inclinée,  se  courbe  fortement  
 vers  la  pointe  et  cache  une  grande  
 portion  de  ^inférieure.  Les  narines  sont  basales  
 ,  saillantes  et  à  demi  fermées  par  une  
 membrane  voûtée  et  nue.  Les  pieds  sont  
 nuds,  armés  dans  les  mâles  des  Perdrix  Francolins  
 d’un  ou  de  deux  éperons,  et  dans  les  
 Perdrix  proprement  dites  pourvus  d’une  tubérosité, 
   plus  on  moins  apparente;  les  doigts  
 au  nombre  de  quatre,  ont  ceux  de  devant  
 réunis  à  leur  base  par  une  cèurté  membrane. 
   Les  ailes  courtes  sont  arrondies ;  les  
 trois  rémiges  extérieures  les  plus  courtes  sont  
 également  étagées  entre-elles;  la  quatrième  
 et  la cinquième  sont  les  plus  longues.  La  queue  
 est  courte,  penchée  vers  la  terre  et  foible-  
 ment  étagée;  elle  varie  dans  le  nombre  des  
 pennes,  suivant  les  différentes  espèces. 
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